lundi 1 janvier 2018

Esaïe 60:1-6 Participation de Dieu à la construction du monde de demain. Dimanche 7 janvier 2018



Esaïe Chapitre 60

1 Lève-toi, brille : ta lumière arrive, la gloire du SEIGNEUR se lève sur toi. 2 Certes, les ténèbres couvrent la terre et une obscurité épaisse recouvre les peuples ; mais sur toi le SEIGNEUR se lève, sur toi sa gloire apparaît. 3 Des nations marcheront à ta lumière et des rois à la clarté de ton aurore.

4 Lève les yeux et regarde tout autour : tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ; tes fils arrivent de loin, tes filles sont portées sur la hanche .5 Lorsque tu le verras, tu seras radieuse, ton cœur bondira, il sera au large, quand l'abondance de la mer se tournera vers toi, quand les ressources des nations viendront vers toi. 6 Tu seras couverte d'une foule de chameaux, de dromadaires de Madiân et d'Epha ; ils viendront tous de Saba ; ils porteront de l'or et de l'encens et annonceront, comme  une bonne nouvelle, les louanges du SEIGNEUR.


Dans une vision pleine de promesses que nous voudrions savourer avec lui, le prophète Esaïe contemple la caravane qui s’approche. Elle apporte avec elle les projets de bonheur que le futur réserve à son peuple. Le bonheur qu’il espère pour ses concitoyens est en voie de réalisation, croit-il ! Ainsi aimerions-nous que la nouvelle année s’avance vers nous porteuse d’une espérance que tous nos projets d’avenir s’efforceront de réaliser.

Ce   jour nouveau qui se lève et qui s’approche de nous au pas lent des chameaux venus des pays de la prospérité, c’est le monde que Dieu nous promet. Il brille déjà d’une gloire qui n’appartient qu’à lui et qui illumine notre futur qui est déjà commencé. Le futur dans lequel nous entrons est déjà habité par Dieu. Il est déjà chargé de tout ce que Dieu y a déjà investi, c’est pourquoi, l’année qui commence sera bonne. Nous pouvons donc nous souhaiter une bonne année sans scrupule ni arrières pensées.

La vision d’Esaïe se précise en nous faisant contempler cette joyeuse caravane qui s’est mise en route. Chameaux et dromadaires apportent avec eux des richesses venues des pays les plus fabuleux . C’est un peuple heureux qui accompagne sa progression. Il exulte de joie, les enfants sont juchés sur les épaules de leurs pères. Toute cette jubilation donne une impression de bonheur.

N’abîmons pas trop vite notre plaisir en évoquant la réalité qui nous attend, car nul parmi nous ne croit vraiment à la réalisation du bonheur promis, en tout cas pas pour les années qui viennent. Chacun cède en ce début d’année à la coutume de porter des vœux à la réalisation desquels il ne croit pas. Nous allons formuler des souhaits de santé et de prospérité et de paix pour tous ceux que nous allons rencontrer, tout en sachant que des nuages menaçant s'amoncellent sur nos têtes. Nous savons aussi la dureté économique du moment,  et malgré la prospérité que les indices nous promettent , nous regardons en arrière vers un passé qui a été pour nous plus heureux que notre présent. Nous ne pouvons pas sortir de notre esprit que nous venons d’une époque que nous appelons les trente glorieuses où tout ce que nous redoutons aujourd’hui n’existait pas encore. Savourons cependant encore quelques instants la prophétie qui ouvre ses portes vers un bel avenir, car cet avenir est partagé par Dieu, et c’est lui qui nous le propose.

Il suffit parfois d’évoquer la réalité de Dieu pour que les visages se ferment, que les conversations cessent et que nos interlocuteurs regardent dans une autre direction, comme si dans notre société, il était indécent de parler de Dieu, ou pire, comme si plus personne n’attendait rien de lui. Les hommes ont perdu l’habitude de compter sur Dieu pour organiser le monde.

Bien que son nom figure encore sur les billets de banque américains, bien peu d’économistes se fondent sur lui pour imaginer une société juste et équitable. En effet ceux qui tiennent les rennes du monde où nous sommes se croient capables de faire des projets réalistes pour diriger notre planète, ils s’estiment suffisamment intelligents pour les mener à bien. L’homme post moderne n’a plus besoin de Dieu pour construire une société que ses techniques se proposent de mettre en place. 

Alors à quoi bon mêler à tout cela la notion de Dieu puisque le seul fait d’évoquer son nom entraîne des rivalités, des haines et des guerres. C’est au nom de Dieu que les sociétés passées ont construit un monde divisé, c’est au nom de la sagesse des hommes pense-t-on encore que se construira un avenir de prospérité. Mais y croit-on encore? Les plus utopistes parmi-nous pensent que l'on peut construire un autre monde ailleurs , sur des exo-planètes.
Et pourtant cet avenir prometteur ne se veut pas optimiste du tout. Si les penseurs ont  perdu leur foi en Dieu, ils n’ose pas dire encore qu’il a perdu leur foi en l’homme. Pourtant, nous savons bien que ce n’est pas Dieu qui a provoqué les désastres dont l’histoire le rend coupable, nous savons bien que les hommes eux-mêmes s’en sont servis d’alibi pour masquer leur esprit conquérant, tant il est vrai que l’homme n’a jamais trouvé de meilleure proie que ses semblables et que tous les prétextes lui paraissent suffisamment bons pour s’emparer des biens de son voisin. Chaque peuple a profité du nom de Dieu pour exprimer en son nom, des désirs qui faisaient des autres des adversaires tout trouvés pour les délester de leurs biens. Ils ont ainsi sollicité les textes bibliques pour qu’ils soutiennent les thèses les plus hostiles à leurs voisins, c’est ainsi que le récit de la tour de Babel rend Dieu responsable du désordre parmi les nations et que le forfait du troisième fils de Noé justifie la politique d’apartheid (1)

C’est un travers bien répandu dans la société des hommes que d’accuser Dieu d’être responsable de tous leurs maux. S’il n’en est pas directement responsable pense-t-on, il l’est quand même, par son refus d’intervention. Pourquoi laisse-t-il faire les drames que nous connaissons ? Il lui serait facile, par un simple miracle de remédier à tous les maux de notre société dont les hommes ne seraient pas directement responsables. La Bible ne nous fait-elle pas des promesses qui iraient dans ce sens ? Marie en effet quand elle apprend qu’elle sera la mère du Messie salue l’avènement d’un monde que Dieu prend en main, elle le voit entreprendre la construction d’un monde de justice : « Il a dispersé ceux qui avaient dans leur cœur des pensées orgueilleuses, Il a fait descendre les puissants de leur trône, il a élevé les humbles, rassasié de biens les affamés, renvoyé vides les riches… » (2) Qu’attend Dieu pour exécuter ses promesses ?

Il est facile d’intenter un procès à Dieu, car nous savons qu’il n’entrera pas en contestation avec les hommes. Si nous croyons qu’il joue un rôle dans la création du monde, dans l’évolution des espèces et dans le développement des sociétés, ce n’est pas pour en discuter avec les hommes. Pour lui la seule fonction  des humains sur cette terre consiste à discerner, pour chaque moment, quelle est la volonté de Dieu afin de rendre l’évolution de l'humanité plus harmonieuse. Mais au lieu de cela l’homme se croit assez intelligent pour organiser lui-même l’avenir. La seule chose qu’il demande à Dieu, est de réguler les dysfonctionnements du monde par des miracles qui permettraient aux choses d’aller mieux. Mais il sait qu’il ne le fera pas, c’est pourquoi il se refuse de croire en lui.

Oh homme ! aussi intelligent que tu sois, tu n’a toujours pas compris que Dieu a déposé en toi l’intelligence qui te rend capable de comprendre les mystères du cœur de Dieu ! Dieu s’est choisi l’homme comme seul interlocuteur valable parmi toutes les espèces innombrables de la terre. Il lui a donné cette intelligence du cœur qui lui permet de comprendre ce que Dieu attend de lui. Il a permis que l’histoire des hommes soit jalonnée par la présence de nombreux prophètes qui dans les diverses cultures répandues sur la terre ont guidé les humains sur les voies de la sagesse de Dieu. Ce sont les mots de prochain, d’amour et de partage qui ont scandé leurs messages indépendamment des religions dont ils étaient issus.

Il a même plu à Dieu de bousculer l’ordre des choses. Il s’est permis de venir en personne cheminer sur les chemins du monde. Il a choisi de partager les souffrances des hommes et d’assumer leur destin, il a choisi de se faire  connaître  dans les actions de Jésus pour se faire plus proche d’eux. C’est même sur les sentiers de la mort qu’il a cru bon de partager le sort de l’humanité. Pour ceux qui en veulent encore et qui ont besoin de paroles claires, il a inspiré les évangiles où toujours, les mêmes mots : de prochain, de vie, d’espérance, d’amour et de partage s’entremêlent en une immense harmonie.

Portées à dos de chameau ou portées par le souffle de l’esprit de Dieu les promesses d’un monde nouveau, édifié par la sagesse des hommes et éclairée par les promesses de Dieu se profile à l’horizon. Dieu invite alors les hommes à mettre un temps d’arrêt dans leurs projets humains pour se laisser habiter par la sagesse du cœur, cette sagesse qui nous emplit quand nous laissons Dieu parler en nous. Ils apprendront alors à assembler les mots d’amour, de responsabilité et d’espérance qui se mettront à rimer entre eux selon la volonté de Dieu.

Les vœux que nous formulerons, en ce début d’année trouveront leur exaucement s’ils prennent le relais de cette sagesse du cœur qui nous vient de Dieu car c’est elle qui est la clé du devenir du monde. C’est elle seule qui peut ouvrir la porte qui peut libérer les secrets de Dieu qui se déverseront alors sur notre société.

(1) Genèse 9/25
(2) Luc 1/51-53

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