mardi 19 décembre 2017

Jean 1/1-18 Verset 18 Personne n'a jamais vu Dieu,...Lundi 25 décembre 2017



La prière : Une approche du prologue de Jean  1/1-18 verset 18 « Personne n’a jamais vu Dieu, le fils unique, qui est dans le sein du Père,   lui, l’a fait connaître. »

Le prologue de Jean révèle en nous la présence de Dieu  au sein de l’humanité depuis les origines.  Mais dans ce mystère comment Dieu se fait-il présent en nous ?  Une réponse à cette question serait que Dieu se fait présent en nous par la prière. C’est donc à la prière que nous allons réfléchir en ce jour de Noël.



L’homme qui pense, qui réfléchit et qui médite sur lui-même est aussi un être qui prie, même s’il ne sait pas vraiment ce que  ce cela signifie. En effet,  la notion de prière relève  de comportements  qui sont très différents  chez les uns et  chez  les autres.   La plupart des humains ne prient pas tous de la même façon, même s’ils utilisent le même mot pour parler de leurs relations avec ce qu’il y a au-delà d’eux-mêmes,  car la plus part  ont conscience qu’il y a  une réalité qui les dépasse,  même si certains s’efforcent de le nier.  

La prière  semble être une évasion hors  de nous-mêmes vers autre chose que nous-mêmes.  Faute de mieux, nous l’appelons Dieu. C’est en lui que nous puisons notre courage pour aller de l’avant et pour nous remplir de ce dynamisme qui donne du sens à notre existence. Mais à peine avons-nous dit cela que notre horizon s’obscurcit, loin de se préciser, notre vison de Dieu devient flou car nous réalisons, que nous ne savons pas vraiment qui est Dieu. Avant  d’entrer plus à fond dans notre propos, nous sommes déjà déstabilisés par ce qui devrait nous conforter.  Alors que nous devrions être remplis de sérénité, ce questionnement de notre esprit fait place à une forme de culpabilité car nous réalisons que nous ne savons pas donner un visage à ce Dieu en qui nous espérons. Ce tout autre à qui nous nous adressons, ce Père en qui Jésus se confiait est-il en nous un observateur de notre vie intérieure ou  en est-il un acteur. Habite-t-il aussi  tout ce qui vit et respire sur terre et même au-delà,  ou est-il encore autre chose ?

Se pose alors la vraie question sur Dieu. S’il est  celui qui est au de-là de nous et qui se confond avec tout l’univers,  est-il possible qu’il ait une relation personnelle et privilégiée avec chacun de nous quand nous nous adressons à lui dans la prière? C’est en fait ce que nous espérons quand nous le prions.  Cette relation qui pourrait alors s’établir entre lui et nous nous mettrait à part,  de nos semblables et d’une manière privilégiée. Nous deviendrions  à ses yeux quelqu’un qui a une place unique et qui nous distinguerait  parmi nos semblables. Si c’était le cas, il  s’opérerait dans notre relation à Dieu, une action sélective entre  les humains, et certains dont naturellement nous ferions partie,  se croiraient  mis à part par Dieu par rapport aux autres. Nous rejoindrions alors le groupe  de ceux  qui se croient prédestinés,  selon la théologie calviniste, au détriment des autres. Hors du contexte des origines de la Réforme, c’est une position que l’on a actuellement du mal à accepter ! Nous voilà donc face à un Dieu partial à qui nous redouterions de déplaire pour ne pas être écartés de sa grâce ! A moins qu’il soit tout autre ?

Mais si Dieu n’était pas cela, il serait alors celui qui regarde le monde avec équité et dont l’action ne  ferait pas de catégories entre les humains. Personne ne pourrait être alors au bénéfice d’une intervention  divine particulière.  Dans  ce cas là, on pourrait se demander pourquoi  nous  lui adresserions nos prières  si non pour éprouver de l’amour et de la commisération à son contact ?  Il faudrait alors que nous considérerions,  qu’il est cet être de bonté et de générosité au contact duquel, chacun en s’approchant se trouverait  transformé. Notre prière consisterait donc  à observer attentivement notre propre vie pour la placer sous l’inspiration de cette force novatrice qui émanerait de Dieu et qui nous rendrait meilleurs. Notre prière serait alors un dialogue avec nous-mêmes  qui  nous  mettrait  au bénéfice de cet esprit de bonté qui souffle sur le monde.

Pour l’instant, notre réflexion a provoqué en nous un questionnement sur  Dieu et sur nous-mêmes sans vraiment avoir apporté de réponse  à notre question qui consistait à chercher à  savoir qui est Dieu et pourquoi nous cherchons à communiquer avec lui. Formulée comme nous l’avons fait jusqu’à maintenant notre prière semble avoir été avant tout un dialogue avec nous-mêmes. Il nous faut  donc aller plus loin dans notre réflexion, car,  nous  avons l’intuition de croire qu’en nous et au-delà de nous, il y a « un tout autre » avec lequel nous voudrions  dialoguer. Nous devons nous demander maintenant  si Dieu, dans sa plénitude  ne serait  pas qu’ une réalité dont la plus grande partie nous échapperait  mais  dont nous  pourrions  cependant saisir la partie qui réside à l’intérieur de nous-mêmes et dont tout le reste nous serait inaccessible.

La prière serait alors comme une forme de méditation intérieure avec cette partie du divin qui cohabiterait en nous et  qui tendrait à réaliser une harmonie entre toutes les pulsions conscientes ou non  qui nous agitent, et qui feraient de nous des êtres meilleurs.

En fait  quand  nous disons que Dieu est insaisissable, c’est que nous le cherchons  ailleurs que là où il est. C’est dans la mesure où nous considérons  que nous pouvons le rencontrer seulement en nous-mêmes qu’il  nous est accessible, et que sa présence  peut équilibrer  notre être et notre personne.  Mais si nous le cherchons  ailleurs  qu’en nous  et que nous espérons son intervention  miraculeuse  à partir d’un univers  qui est à l’extérieur  de nous, c’est  alors que Dieu  devient  totalement inaccessible. C’est pourquoi le texte de Jean nous  invite à comprendre  les récits de Noël à partir d’une expérience intérieure que Dieu nous invite à faire.



Nous approchons alors de cette réalité ineffable que Jésus  appelait du nom de Père.  Quand nos entrons dans cet état d’esprit qui nous est suggéré ici, nous réalisons que c’est lui aussi qui nous accompagne et que sa présence nous remplit de bien être. Nous voyons alors avec bonheur se dérouler le cours des choses auxquelles Dieu participe pleinement en nous. Nous sentons alors  son influence sur nos comportements et  nous comprenons tout ce qui se passe comme  un miracle constant que produit sa présence.

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