samedi 1 juillet 2017

Romains 8/9-13 On ne démontre pas Dieu, on l'entend - dimanche 9 juillet 2017




Romains 8/ 

9 Quant à vous, vous n'êtes pas sous l'empire de la chair, mais sous celui de l'Esprit, s'il est vrai que l'Esprit de Dieu habite en vous. Et si quelqu'un n'a pas l'Esprit du Christ, il ne lui appartient pas.
10 Or si le Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais l'Esprit est vie à cause de la justice.
11 Et si l'Esprit de celui qui a réveillé Jésus d'entre les morts habite en vous, celui qui a réveillé le Christ d'entre les morts fera aussi vivre vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.
12 Ainsi donc, mes frères, nous sommes bien débiteurs, mais non pas envers la chair — pas pour vivre selon la chair.
13 En effet, si vous vivez selon la chair, vous allez mourir ; mais si par l'Esprit vous faites mourir les agissements du corps, vous vivrez.

Celui qui croit en Dieu, aussi bien que celui qui n’y croit pas cherche Dieu, car il est sous l’emprise de la chair et  il ne s’est pas encore placé sous l’influence de l’esprit de Dieu qui agit en lui de telle sorte que toute chose devient différente car Dieu ne se démontre pas, il s’entend. Le premier, celui qui cherche Dieu, le fait pour se prouver à lui-même, comme aux autres la réalité de Dieu.  Le deuxième, celui qui ne croit pas en Dieu, le  cherche quand même pour se prouver à lui-même et aux autres, que Dieu n’existe pas. Mais quel intérêt peut avoir un tel exercice ?


En fait l’homme se cherche lui-même et aimerait se situer dans l’univers où il se sent perdu. S’il arrive  par des arguments à se convaincre lui-même de l’une ou l’autre réalité, il se sortira grandit de cette exercice puisque par sa propre réflexion il aura réussit, soit à s’élever au niveau du divin au cas où il serait arrivé à se convaincre de l’existence de Dieu, soit dans le cas de la non existence de Dieu il aurait réussi à se convaincre qu’il n’y a rien au dessus de lui-même. 

Vanité que tout cela constate l’Ecclésiaste, de telles élucubrations ne résistent pas à l’emprise d’un vent contraire. Il n’empêche que ce double exercice auquel nous venons de nous livrer mobilise les hommes depuis que le monde existe et que les hommes se sont entretués au nom de principes qui n’émanent que de leurs élucubrations personnelles sans vraiment  qu’aucune preuve logique ne soit fournie.

Certes, ceux qui prétendent avoir trouvé Dieu le font au nom d’expériences indémontrables. Ils cherchent leurs preuves dans les forces de la nature qu’ils utilisent comme arguments incontournables et qui ont toutes été éliminées à mesure des progrès de la  science. Ils se sont aussi appuyés sur des affirmations philosophiques sur les quelles ils ont étayé leurs théories. La logique pensent-ils veut qu’il y ait  un inventeur  à cette prodigieuse machine qui est l’univers et qu’il y ait un mécanicien pour la faire fonctionner.  Il faut en même temps un concepteur fort habile pour inventer les merveilles qui font que  tout se meut avec harmonie sur cette terre !

Mais de tels arguments sont bien vite dénoncés par ceux qui prétendent le contraire et qui affirment que les malheurs qui accablent le monde, les inégalités entre les espèces et la mort elle-même sont à l’évidence la preuve de la non-existence de Dieu.


On pourrait épiloguer longuement  sur cette question si elle ne cachait pas une profonde angoisse  qui se niche au cœur de l’humanité.  La présence ou l’absence de Dieu ne servent qu’à alimenter des arguments qui  les rassurent, car l’homme a peur en face d’un univers qu’il ne maîtrise pas et que les découvertes apportées par sa propre science ne font que rendre de moins en moins accessibles. Il faut désormais compter en millions d’années lumières pour discerner  dans l’univers la présence d’êtres pensants susceptibles de nous ressembler. Pascal se disait effrayé par l’immensité des espaces infinis.  En fait  en cherchant une logique dans la présence ou l’absence de Dieu, c’est une clé universelle  que nous cherchons, elle qui nous ouvrirait à une meilleure compréhension du monde, mais nous semblons loin d’y arriver.

Malgré  la diversité des  opinions  et des croyances qui nous éloignent  d’une réponse  cohérente concernant le sens  de l’univers,  c’est peut être le Dalaï Lama qui nous ouvre une porte. Dans une interview récente publiée dans la presse religieuse il laisse entendre  que des hommes tels Gandhi, Martin Luther King ou Nelson Mandela (1)  entraineraient l’humanité  vers une solution qui donnerait du sens à notre existence. En s’engageant résolument sur le chemin de la non violence ils offrent  à notre réflexion une ouverture vers une voie possible.

S’il n’y avait plus de rivalité entre les hommes, le monde ne serait-il pas plus compréhensible ?  En s’écartant  de la problématique de la recherche  du savoir sur l’existence de Dieu, les trois penseurs cités  ne rejoignent-ils pas l’enseignement de Jésus sur Dieu ? En cherchant à ouvrir ses contemporains à la compréhension de Dieu ne disait-il pas que Dieu est amour,  c'est-à-dire  que la vérité sur Dieu selon Jésus nous amène d’abord à un changement de comportement vis-à-vis des hommes, c’est alors qu’ils comprendront Dieu et qu’ils saisiront quel rôle il joue dans l’univers.  Si à force de le chercher  et si nous espérons le trouver c’est en essayant  d’appliquer l’altruisme dans toutes nos relations avec autrui que la connaissance de Dieu se fera en nous.


Nous n’arrivons pas à la connaissance de Dieu en cherchant sa manifestation dans  toutes sortes de prodiges et nous ne nions pas la réalité de Dieu en contestant sa  présence dans  les merveilles de la nature. Nous ne démontrerons pas sa non- existence en  niant  les effets de sa présence dans les mouvements de la nature. Dieu n’agit en aucune manière pour se faire connaître des hommes, mais il vient à leur rencontre dans cet espace  réservé à chacun d’eux dans  le secret  et  l’intimité de leur cœur.  Il s’agit pour nous d’aller à la rencontre de ces voies intérieures qui nous habitent et que Dieu utilise pour nous parler.

C’est ainsi que l’esprit de Dieu agit en nous et vient lui-même à la rencontre de notre propre esprit à condition que nous fassions l’effort de l’écouter.  Selon l’enseignement de Jésus l’esprit de Dieu parle en nous par les intuitions d’amour que nous ressentons au fond de nous et qui nous poussent à agir de telle sorte que tous les hommes se portent mieux. C’est en écoutant la voix de son esprit qui parle en nous que Dieu se fait présent en nous et que nous aurons  la certitude de son existence. Dieu ne se démontre pas, il s’entend. Nous aurons la certitude de sa présence quand nous aurons compris son injonction à aller vers les autre, pour construire un monde plus juste et plus fraternel.

(1)  Le monde des religions, N° 84 page 69





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