dimanche 16 juillet 2017

1 Rois 3/5-12 Le destin du roi Salomon dimanche 30 juillet 2017



1 Rois 3/5-12  Le destin du roi Salomon

5 A Gabaon, pendant la nuit, le SEIGNEUR apparut en rêve à Salomon. Dieu lui dit : Demande ce que tu veux, je te le donnerai.
6 Salomon répondit : Tu as agi avec une grande fidélité envers ton serviteur David, mon père, parce qu'il marchait devant toi en suivant la voie de la loyauté, de la justice et de la droiture de cœur envers toi ; tu as gardé envers lui cette grande fidélité et tu lui as donné un fils qui est assis sur son trône — voilà pourquoi il en est ainsi en ce jour.
7 Maintenant, SEIGNEUR, mon Dieu, c'est toi qui m'as fait roi, moi, ton serviteur, à la place de David, mon père ; je ne suis qu'un petit garçon, je ne sais rien faire.
8 Je suis au milieu de ton peuple, celui que tu as choisi, peuple nombreux, qui ne peut être ni évalué ni compté, à cause de son grand nombre.
9 Donne-moi un cœur attentif pour gouverner ton peuple, pour discerner le bon du mauvais ! Qui donc pourrait gouverner ton peuple, ce peuple si important ?
10 Cette demande de Salomon plut au Seigneur.
11 Alors Dieu lui dit : Puisque c'est là ce que tu demandes, puisque tu ne demandes pas pour toi une longue vie, que tu ne demandes pas pour toi la richesse, que tu ne demandes pas la mort de tes ennemis, puisque tu demandes pour toi de l'intelligence afin d'être attentif à l'équité,
12 j'agirai selon ta parole. Je te donnerai un cœur sage et intelligent, de telle sorte qu'il n'y aura jamais eu avant toi et qu'il ne se lèvera jamais plus après toi personne de semblable à toi.
13 Je te donnerai, en outre, ce que tu n'as pas demandé, aussi bien la richesse que la gloire, de telle sorte qu'il n'y aura pendant tous tes jours aucun homme parmi les rois qui soit semblable à toi.
14 Et si tu suis mes voies, en observant mes prescriptions et mes 

N’est-il pas beau ce jeune homme, à peine sorti de l’adolescence  qui nous est présenté ici, ainsi qu’à son peuple. Il vient d’échapper à une révolution de palais au cours de laquelle son propre frère avait tenté de lui ravir la couronne, contrairement à la volonté de son Père le prestigieux roi David, le fondateur de la dynastie. Il se tient là modestement, face à ses pairs en ce haut lieu de Gabaon pour prendre en charge le poids de la couronne royale.

L’histoire garde de Salomon  l’image du plus prestigieux des rois d’Israël. Il est aussi considéré comme le plus sage et le plus riche.  On lui a attribué la rédaction de plusieurs livres de sagesse et  il est considéré comme le constructeur du Temple de Dieu à Jérusalem.  Il fut à la tête d’un immense empire  et ses  vassaux, en signe de soumission  remplirent son harem de plus de sept cents  épouses sans compter les concubines. La prestigieuse reine de Saba lui rendit même visite. Elle conçut même de lui un héritier dont les descendants régnèrent sur l’Ethiopie jusqu’à la fin du vingtième siècle.

Sans doute la légende enjoliva-t-elle le prestige de ce grand monarque car on ne prête qu’aux riches, et à part l’allusion à la dynastie qui régna sur  l’Éthiopie pendant de si longues années, tous les autres faits évoqués ici sont mentionnés dans la Bible.  On est alors en droit de se demander si  la Bible a cautionné des  événements légendaires car on a du mal à considérer comme vérités historiques  ces faits qui firent de Salomon un si grand roi en su peu de temps et que la littérature de ses grands voisins tels que l’Égypte ne relate pas. On a également du mal à considérer que ce grand empire s’est effondré si vite,  comme château de carte pour laisser la place à deux petits royaumes rivaux que les puissances voisines ne tarderont pas à éliminer de la carte des nations.

La Bible s’appuierait-elle sur des éléments historiquement contestables pour accréditer ses plus belles pages de la littérature sapientiale  et pour énoncer, comme dans le texte d’aujourd’hui des éléments aussi importants pour la construction de la foi d’Israël ?  En fait la Bible n’a pas fait que glorifier le grand roi. Elle a pris soin de nous présenter les faits contestables de ce personnage. Si elle retient qu’il fut un maître de sagesse,  elle a retenu aussi que celui qui est présenté  ici comme un favori de Dieu l’a  aussi profondément déçu.  Il a aussi toléré et même favorisé les cultes consacrés à des divinités étrangères, vénérées par différentes de ses épouses, il s’est écarté de Dieu par opportunisme et à étayé son empire sur des accords fallacieux  qui saperont son autorité et prépareront l’effondrement de sa puissance.

Les  rédacteurs du livre des rois, plusieurs siècles après les événements relatés n’avaient aucune archive sûre, mais seulement des  récits de traditions édifiées sur la légende glorifiant le plus grand roi du passé. Même le Temple prestigieux qu’il aurait construit n’existait plus à l’époque de la mise par écrit de ces textes. Cependant  l’évocation d’un passé glorieux donnait du lustre à l’histoire passée d’Israël et confirmait que ce peuple avait bénéficié jadis des faveurs de Dieu. Le  retour  à la grandeur du  passé était donc  toujours possible, si chacun savait respecter le volonté de Dieu.

Des récits hostiles au grand roi apportaient la critique nécessaire pour montrer ses erreurs et justifier la défaveur de Dieu. La confirmation de  toutes ces légendes par des archives historiques était impossible puisque aucun autre prince, autre que lui n’avait parlé de  ses exploits. Mais le but des rédacteurs n’était pas d’authentifier  une vérité historique, mais d’affirmer la fidélité de Dieu. Il était important d’insister sur la fidélité de Dieu à son peuple, car c’est ainsi que ceux qui ont rédigé la geste du passé espéraient  relever l’espoir des Hébreux et les aider ainsi à se reconstruire en tant que peuple.

C’est donc  les  règles concernant les rapports avec Dieu qu’il faut découvrir afin de les respecter à notre tour et de comprendre, comment, même à travers des récits légendaires  une vérité sur la fidélité de Dieu a pu être établie et peut  encore aujourd’hui nous aider à construire notre foi.

Les textes s’appuient sur une vérité qui reste déterminante.   C’est la  fidélité à l’Alliance avec Dieu qui  prévaut  dans   tous les éléments de notre vie ! Mais il nous faut prendre garde au fait que le péché sommeille en nous et tente à nous détourner de notre relation avec Dieu. Le péché prend bien des aspects, c’est pourquoi il réussit souvent à nous séduire  et à nous laisser croire que nous agissons dans le camp de Dieu alors que nous agissons contre lui. La vanité, la concupiscence, la lâcheté et même la peur, voila des éléments qui  agiront sur le roi et le détourneront de  Dieu.

Dans le passage que nous avons lu pour ce jour, on discerne aisément quels sont les éléments qui  permettront au roi de comprendre ce qui est  incontournable dans l’Alliance avec Dieu et qui lui permettra d’édifier sa sagesse. C’est la fidélité à Dieu qui lui permettra de distinguer le bien du mal et d’agir de telle sorte que le plus modeste y trouve son compte, ainsi règnera-t-il avec sagesse. Peu importe  que  l’élément rapporté ici se soit passé comme il est dit, ce qui est important c’est que les éléments qui constituent  l’alliance avec Dieu soient clairement énoncés. La richesse et la puissance qu’il recevra par ailleurs ne seront que secondaires par rapport au respect de la volonté de Dieu qu’il saura comprendre avec sagesse.

Ce n’est donc pas réellement à un récit historique que nous avons à faire ici, mais à l’affirmation d’une vérité fondamentale sur Dieu et c’est cette vérité qui compte pour nous aussi bien que pour le roi, fut-il le plus grand d’entre tous les rois. Nul n’échappe à l’œil aguerri de Dieu qui sait voir en nous  l’authenticité de nos comportements. La fidélité à Dieu implique donc un oubli de soi par rapport aux autres.  Il s’agit comme le dira la Bible plus loin de  se mettre en priorité au service de la veuve et de l’orphelin. C’est évidemment un peu court comme prescription mais c’est suffisant pour orienter tous le reste de sa vie dans le sens où Dieu le souhaite. Nous avons ici le début de ce que les prophètes ont développé et qui sera plus tard, la base même de l’Évangile.

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