jeudi 5 janvier 2017

Esaïe 8/23-9/3 Les ténèbres ne règneront pas toujours sur la terre: dimanche 22 janvier 2017



Esaïe 8 :23

Mais les ténèbres ne régneront pas toujours sur la terre où il y a maintenant des angoisses : Si un premier temps a rendu négligeables  le pays de Zabulon et le pays de Nephthali, le temps à venir donnera de la gloire  à la route de la mer, au-delà du Jourdain, Au territoire des nations. 
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Chapitre 9

1 Le peuple qui marche dans les ténèbres voit une grande lumière ; sur ceux qui habitent le pays de l'ombre de la mort  une lumière resplendit.  2  Tu rends la nation nombreuse, Tu lui dispenses la joie  .Elle se réjouit devant toi de la joie des moissons, Comme on pousse des cris d'allégresse au partage du butin. 3  Car le joug qui pesait sur elle, Le bâton qui frappait son dos, La massue de celui qui l'opprime, Tu les brises comme à la journée de Madian.


Il  est d’usage d’échanger en cette période de l’année des  vœux de bonheur, de bonne année et de prospérité. Même si on n’y croit pas forcément aux vœux que l’on souhaite, cette pratique a le privilège de nous faire rêver et d’envisager l’avenir sous des jours bien meilleurs que ceux qui semblent se profiler à l’horizon.  Si les hommes se permettent d’envisager l’avenir comme  une période plus heureuse que la présente, pourquoi Dieu n’en ferait-il pas autant ? Mais à la différence des humains, Dieu ne peut pas se permettre des paroles conventionnelles. Il nous doit la vérité, et s’il ne le peut pas qu’il se taise ! C’est d’ailleurs l’impression qu’il nous donne en cette occasion. Nul  homme parlant au nom de Dieu, fut-il grand prophète, ne courrait le risque  de promettre des choses au nom de Dieu s’il ne le croyait pas capable de les réaliser.  Pourtant la prophétie que nous lisons aujourd’hui semble bien enfreindre la loi du silence où l’on enferme Dieu en cette période de l’année. Et pourtant, Dieu n’aurait-il pas des projets de bonheur et de prospérité à nous offrir ?

En fait les choses ne  se passent pas comme les humains le pensent généralement. Dieu ne se présente pas comme un acteur du futur, car le futur fait déjà partie de l’ordre des choses de la création telle qu’il l’a conçue.  Dieu a déjà créé un projet pour l’avenir des hommes et ce projet est  fait de bonheur et de progrès pour eux. Par contre, ce sont les hommes en agissant comme ils le font,  qui contrarient  les plans de Dieu,  brouillent les cartes et font apparaître l’avenir comme incertain. Il est clair que ce n’est pas Dieu qui provoque les guerres, même  s’il accepte d’accompagner  les hommes dans leurs conflits entre eux. Il ne provoque pas davantage les crashs des avions et les épidémies même s’ils se produisent , cela se fait  malgré lui.

Beaucoup d’humains pensent que Dieu peut intervenir miraculeusement quand les choses se présentent mal. Mais si les choses se présentent mal, c’est bien  à cause de la responsabilité  des hommes qui ont déclenché  les  conflits armés ou provoqué dérèglements climatiques causés par l’industrie. Dieu ne les a pas voulus, mais il ne reste cependant pas inactif. Il inspire par son  Esprit les  chercheurs, les savants ou les historiens dont les compétences sont capables de discerner quelles pourraient être les conséquences des actions humaines et  comment y remédier. Mais l’égoïsme humain   rend  bien souvent ceux qui sont responsables de ces événements sourds à la menace,. Les textes qui nous viennent des prophètes de la Bible pourraient se résumer à  un long cri d’alarme prévenant les hommes qu’ils font fausse route. Non Dieu ne se  tait pas face aux malheurs que nous provoquons, mais il n’intervient pas pour autant.  Dieu se révèle à nous  comme celui qui parle afin que nous l’écoutions et que  les choses se fassent, Il n’est pas celui qui agit car il nous confie le soin et le moyen de le faire.

Nous devons maintenant de nous interroger  sur l’origine des phénomènes quand les hommes n’en sont apparemment  pas responsables tels les tremblements de terre.  Si les hommes  n’en sont pas responsables, ils ont appris à tenir compte de leur éventualité pour se prémunir contre eux. Là aussi Dieu ne reste pas inactif. Il inspire les ingénieurs et les architectes qui apprennent à trouver des modes de construction anti  sismiques et  évitent de construire en zone dangereuse. Mais il n’empêche que Dieu  porte  une lourde responsabilité en la matière aux yeux des hommes.

Comment alors nous situer face à un Dieu qui ne crée que par sa parole et  qui n’agit pas  quand   les hommes qu’il aime tant  sont victimes d’une création qui les met à mal et compromet leur vie ? Inévitablement, dans de telles conditions nous cherchons  à qui  incombe la responsabilité.  Nous pensons cependant  que  si Dieu n’agit pas, il n’est cependant pas dans  son projet est de  laisser faire.  Face à une telle situation nous  pourrions  envisager  comme seule réponse à nos questions  que le mystère de Dieu est inaccessible à l’homme et que son questionnement  sur Dieu  n’a pas de fin. Nous pouvons aussi adopter la solution de facilité et décider de ne plus croire en lui comme beaucoup d’humain le font  puisque leur intelligence ne leur permet pas d’accéder à ce mystère.  Mais cette solution en fermant le débat ne laisse pas à notre intelligence le loisir de progresser.

Nos propos sont   en train de prendre  une curieuse orientation, car nous étions partis sur l’idée que   Dieu voulait le bonheur des hommes, et nous avons conclu que ce sont les actions humaines  qui contrariaient ses projets. Mais  nous avons aussi constaté   que l’évolution de la création apportait, sans que nul n’y puissent rien, des perturbations qui contrariaient à leur tour les projets de  bonheur formulés par Dieu pour l’humanité. 

Nous nous sentons  tout à coup consternés devant  notre incapacité à mieux comprendre les réalités d’un monde qui nous  dépasse. Nous nous découvrons impuissants à résoudre des problèmes dont Dieu ne nous a pas confiés les secrets et que la science humaine s’avoue incapable de résoudre pour le moment. L’homme n’est donc pas un apprenti sorcier et doit se résigner à accepter son impuissance. Dieu  garde ses secrets pour lui et n’obéit pas à la  volonté  des hommes.

 L’homme reste un roseau pensant, capable de grandes choses, mais il reste seulement un roseau  vulnérable qui doit se courber par grand vent  et s’incliner devant l’incompréhensible sous peine d’en périr. L’homme n’a donc pas accès à tous les mystères et si l’avenir  ne se construit pas sans lui, selon les projets de Dieu, ce n’est pas lui qui en a la maîtrise.  Il n’a donc pas à se culpabiliser de ne pas être autre chose que ce qu’il est.

Avez-vous remarqués qu’arrivés à ce point de notre réflexion,  nous avons atteint le nœud de l’enseignement de Jésus ? Jésus nous enseigne que nous ne remplirons pas notre destin d’humain si nous ne nous débarrassons pas de notre culpabilité car c’est souvent ce sentiment qui retient notre action. Quand nous prenons conscience de notre responsabilité dans ce qui nous arrive, Jésus nous dit que nous ne  nous en sortirons pas sans  accepter le pardon. Le pardon face à notre culpabilité  fait  partie de l’action créatrice de la parole de Dieu en nous  telle que Jésus nous la rapporte. Le fait d’accepter son pardon est notre seule manière de nous impliquer dans la construction d’un avenir serein pour nous et pour tous.

 Quant aux événements dont nous ne sommes pas responsables et qui relèvent  des lois de la nature, ne pensez pas que Dieu se dérobe à ses responsabilités, même s’il ne remédie pas à leurs effets. Il pend à son compte le fait  que la création  en état d’évolution compromet  parfois le déroulement de l’existence des hommes sur terre. La Bible nous explique, dans le récit du déluge  par exemple, comment Dieu assume à son tour sa propre responsabilité. Dieu y fait peser sur lui-même une responsabilité plus grande  que péché des hommes. Ce sont là les effets de son amour pour eux. Dieu n’intervient pas contre les éléments de la nature en mouvement, mais il agit sur les âmes de ceux qui sont impliqués dans les événements pour qu’ils organisent leur résistance.

Si  Dieu accepte de prendre sur lui la responsabilité de ce que nous ne comprenons pas, c’est pour nous permettre d’avancer sur le chemin de l’avenir, d’inventer et de créer à notre tour. Nous ne pouvons pas être des êtres de projets et d’espérance si Dieu par sa propre présence ne nous libérait de toutes nos culpabilités qu’il partage avec nous.

Le regard que Dieu porte sur le monde est celui du créateur qui voudrait que les hommes le construisent selon son désir afin que rien ne les empêche d’aller de l’avant, pas même l’irresponsabilité de Dieu qu’il assume volontiers pour que nous allions mieux. Ainsi Dieu peut-il parler d’un avenir heureux  pour  l’humanité  et formuler pour  nous tous des vœux de bonheur.








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