jeudi 3 novembre 2016

Esaïe 2:1-5 Dieu et le destin du monde dimanche 27 novembre 2016



Esaïe 2 :1-5
Toutes les nations afflueront à Jérusalem1Paroles d'Esaïe, fils d'Amots, ce qu'il a vu au sujet de Juda et de Jérusalem. 2Dans la suite des temps, la montagne de la maison du SEIGNEURsera établie au sommet des montagnes ; elle s'élèvera au-dessus des collines, et toutes les nations y afflueront.3Une multitude de peuples s'y rendra ; ils diront : Venez, montons à la montagne du SEIGNEUR, à la maison du Dieu de Jacob ! Il nous enseignera ses voies, et nous suivrons ses sentiers.Car de Sion sortira la loi, de Jérusalem la parole du SEIGNEUR.4Il sera juge entre les nations, il sera l'arbitre d'une multitude de peuples.De leurs épées ils forgeront des socs de charrue, de leurs lances des serpes : une nation ne lèvera plus l'épée contre une autre, et on n'apprendra plus la guerre.5Maison de Jacob, venez, marchons à la lumière du SEIGNEUR !

Romains  13 /11D'autant que vous savez en quel temps nous sommes : c'est bien l'heure de vous réveiller du sommeil, car maintenant le salut est plus proche de nous que lorsque nous sommes venus à la foi.
12 La nuit est avancée, le jour s'est approché. Rejetons donc les œuvres des ténèbres et revêtons les armes de la lumière.
13 Comportons-nous convenablement, comme en plein jour, sans orgies ni beuveries, sans luxure ni débauche, sans dispute ni passion jalouse.

Les prophètes seraient-ils de doux rêveurs? Les esprits malveillants  pourraient même supposer que pour  ménager leurs effets auprès du public, ils  feraient des promesses merveilleuses qui ne se réalisent pas. Ils emprunteraient  alors  la voix de Dieu pour se donner plus d’autorité, et les peuples  émerveillés  se précipiteraient vers eux.  Une fois leur auditoire captivé, ils changeraient de registre et formuleraient avec la même autorité des prédictions catastrophiques plus en accord avec la couleur du temps. Ainsi ils joueraient  avec les nerfs de ceux qui les écoutent et dans les deux cas se présenteraient  comme porte-paroles de Dieu qu’ils présenteraient comme versatile.  Mais, c’est bien plus compliqué que cela ! Dans leurs prophéties ils expriment d’une part l’enseignement  sur ce  que Dieu espère, et ce serait les prophéties heureuses,  et d’autre part  ils avertissent de ce qui risquerait de se produire si les recommandations de Dieu n’étaient  pas suivies. Le ton de leurs propos serait donc plus  lié à l’opinons changeante des hommes qu’à celle de Dieu.

Pour le récit qui nous concerne aujourd’hui, nous sommes dans le premier cas de figure. Nous sommes invités à rejoindre le prophète, qui emporté par l’esprit, voit un avenir heureux se profiler à l’horizon. Il voit  l’humanité se rendre en procession  à la convocation du Seigneur pour  assister à sa victoire sur les forces hostiles qui habitent le monde. Joyeusement, les peuples se mettent en marche, sans bousculade et sans fatigue. Ils ont abandonné tout projet belliqueux et ils ont détruit  leurs armes de guerre pour fabriquer des outils agricoles. Paix, prospérité, communion fraternelle, tels sont les slogans qui accompagnent leur marche.

Mais  cette vision qui décrit le bonheur des peuples en marche, en harmonie avec Dieu n’est pas datée dans l’avenir et bien vite elle s’efface pour laisser d’autres visions prendre place, telles celle  d’un nuage de poussière  qui se profile à l’horizon soulevé par des armées en marche qui se préparent à investir tout le pays, à renverser les murailles de la ville sainte et à dévaster le temple de Dieu.  La procession des adorateurs de Dieu tourne alors les talons pour prendre le chemin de l’exil et de la déportation.

On ne pouvait pas plus se tromper ! La paix promise n’était qu’un rêve, pourtant la vision  qui l’annonçait est restée tenace, si bien qu’aujourd’hui encore elle alimente notre espérance. Mais quelle espérance ? Sept siècles après Esaïe, l’apôtre Paul fait à nouveau la même promesse dans le deuxième texte qui accompagnent les lectures de ce jour. Il exhorte à nouveau les croyants à se réveiller pour entrer dans la  longue marche vers le bonheur. C’est pourtant le martyr qui l’attend, ainsi que celui de beaucoup de ces correspondants. Peut-on interpréter aussi mal les promesses de Dieu et se laisser illusionner par un avenir de paix qui sent fort les odeurs des canons, des guerres  et des  persécutions ? Sans doute  les deux auteurs avaient-ils perçu quelque chose de Dieu pour dire des choses  pareilles qui allaient à contrecourant de l’histoire. Est-ce dire alors que nous ne savons pas entendre Dieu quand il nous entraîne sur les chemins de l’avenir.  Est-ce dire enfin  que l’homme ne partage pas avec Dieu la même vision des choses ?

Faut-il croire  alors ceux qui se payent de bonnes paroles et qui attribuent à  Dieu un vision de l’avenir qui va à contresens de l’évolution du monde ? Sans doute !  Mais cela ne va pas sans risque car le monde n’évolue pas  en fonction d’un avenir déterminé à l’avance par Dieu. C’est le  comportement des humains qui le peuplent qui décident du  destin du monde.   En fait l’action de Dieu, par la bouche des prophètes cherche à  orienter la pensée  et le comportement des hommes de telle manière que leurs actions entraineraient une évolution  heureuse des choses.  Jésus est mort pour avoir voulu affirmer cela et en faire la plus grande partie de son Evangile. Ce n’est pas de la responsabilité de Dieu si les hommes font le contraire. Il ne donne pas des ordres  à respecter pour que les choses aillent bien, mais il propose des comportements.  Il discerne pour le monde une ligne de conduite  susceptible  d’entrainer  l’évolution des choses vers le bienêtre de tous. Dans le cas contraire ce sera la situation telle que   nous  la connaissons qui se produira. 

Aujourd’hui, des voix se font de plus en plus éloquentes et reprennent  les avertissements des prophètes de jadis, mais elles se font entendre  comme si les hommes du XXI eme siècle qui les prononcent, découvraient que c’est eux qui inventaient  de nouvelles règles du vivre ensemble, comme si Dieu ne s’était jamais exprimé sur ce sujet depuis l’origine des temps. Les propos d’Esaïe  que l’on s’est empressé d’oublier avaient été considérés comme utopiques, pourtant ils  contenaient les mêmes secrets du vivre ensemble que l’on retrouve aujourd’hui  et selon lesquels l’avenir ne peut se construire que sur la fraternité  et la bonne entente entre tous les hommes, ainsi que l’harmonie avec la nature.  Depuis toujours les prophètes ont dit qu’il n’y avait aucune légitimité qui permettrait aux uns de se dire supérieurs aux autres ou de posséder plus que les autres.

 Ceci est tellement vrai que les livres du Deutéronome et du Lévitique  prévoyait une remise à zéro de toutes les situations tous les 49 ans. Il s’agissait d’annuler les dettes, de libérer les esclaves et de rendre les propriétés à ceux à qui on les avait plus ou moins légalement prise. C’était l’année sabbatique du Jubilée  (Lévitique 25).   L’a-t-on un jour appliquée, je ne sais pas? Mais elle exprimait le désir de Dieu de gérer le monde d’une manière juste qui ne privilégie personne par rapport à quiconque.  Le secret de l’avenir heureux de l’humanité était non pas de dominer les autres mais de détruire tous les moyens de contrainte  inventés pour supplanter les autres. Cette sagesse est toujours la même que  celle dont les plus utopistes d’aujourd’hui se réclament, à cette différence près que ce n’est pas les hommes modernes qui l’ont inventé, mais c’est Dieu qui l’a exprimé  depuis toujours comme étant un élément significatif pour une évolution heureuse de la création.

Depuis les origines des Ecritures ce sont ces mêmes idées qui constituent le message de Dieu. Elles ont souvent été altérées par le mauvais usage que les hommes en ont fait au nom de leur liberté. Alors que Dieu envisageait une évolution harmonieuse de l’humanité, ce fut le contraire que les hommes ont réalisé. Ils  ont copié à leur profit ce qu’ils voyaient se faire dans la nature, et ils se l’ont appliqué à eux-mêmes. Ils se sont attribué le droit de se dominer les uns sur les autres et  d’accorder au plus fort  des droits sur  le plus faible.

Face à ce principe inhérent  à la création, ils ont négligé d’entendre ce que Dieu disait à ce sujet. Dieu considérait les hommes comme ses auxiliaire dans le champ du monde pour réguler l’évolution des choses avec sagesse et non de copier à leur profit ce que Dieu leur suggérait  de modifier.  

Certes, les hommes avaient tout faux, mais c’était là le prix de leur liberté. Ils s’en sont pris à eux-mêmes et à leurs semblables et c’est l’humanité qui en a souffert ! Combien de millions de leurs  semblables sont restés sur le bord du chemin tandis que ceux qui se prenaient pour l’élite continuaient leur route, se croyant privilégiés aux  yeux de Dieu dont ils ne savaient pas entendre la voix.

Après leurs semblables, ce fut la terre qui a souffert de ce pouvoir despotique que les hommes, en tout cas ceux qui se croyaient   en situation de domination, se sont attribués.  Ils se sont mis à régenter le domaine animal et ont  détruit à leur profit l’équilibre de tout ce qui porte fruit et  feuilles. Et maintenant, quand il est presque trop tard,  c’est leur propre voix que les plus sages d’entre eux  écoutent, même si la sagesse qu’elle contient est le reflet de la propre voix de Dieu, car ils se croient eux-mêmes les auteurs de ce que Dieu a dit depuis toujours. Pour que ça marche vraiment, il faudra  quand même, en fin de compte, qu’ils reconnaissent  que cette sagesse qu’ils professent leur vient de Dieu. C’est Jésus Christ qui depuis sa venue sur terre  la crie à leurs oreilles  en disant  que la première des choses à faire,  c’est d’aimer et que tout le reste s’imposera par lui-même et que c’est par là qu’il faut commencer.

C’est ainsi que Jésus a tenté de rendre compte de la sagesse qu’il avait reçue de Dieu pour la partager avec l’humanité toute entière.

Les illustrations sont de  Rodolphe Arellano, peintre Nicaraguayen

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