mardi 14 juillet 2015

Jean 6:60-69 : tu as les paroles de la vie éternelle - dimanche 23 août 2015



Jean 6 :60-69 



60 Après l'avoir entendu, beaucoup de ses disciples dirent : Cette parole est dure ; qui peut l'entendre ? 61 Jésus, sachant que ses disciples maugréaient à ce sujet, leur dit : Est-ce là pour vous une cause de chute ? 62 Et si vous voyiez le Fils de l'homme monter où il était auparavant ? 63 C'est l'Esprit qui fait vivre. La chair ne sert de rien. Les paroles que, moi, je vous ai dites sont Esprit et sont vie. 64 Mais il en est parmi vous quelques-uns qui ne croient pas. Car Jésus savait depuis le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas et qui était celui qui le livrerait. 65 Et il disait : C'est pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi, si cela ne lui est donné par le Père. 

66 Dès lors, beaucoup de ses disciples s'en retournèrent ; ils ne marchaient plus avec lui.
67 Jésus dit donc aux Douze : Et vous, voulez-vous aussi vous en aller ? 68Simon Pierre lui répondit : Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as des paroles de vie éternelle. 69 Nous, nous sommes convaincus, nous savons que c'est toi qui es le Saint de Dieu.

Tel le petit Poucet perdu au milieu de l’immense forêt, cherchant son chemin qui le ramènera à la chaumière paternelle, le petit être humain que nous sommes cherche avec des  moyens tout aussi dérisoires que des petits cailloux blancs, les secrets de la vie, car il est curieux de tout.  Et que fera-t-il quand il les aura trouvés ? Il songera à   aller encore plus avant dans  ses recherches en espérant trouver le moyen de ne plus mourir. Mais une telle découverte amènerait la fin de la reproduction des humains entre eux, si non la planète serait vite saturée et du même coup l’humanité disparaîtrait.  Accroché à sa petite planète,  boule  de terre insignifiante dans l’immensité des galaxies, le petit homme,  bourré de prétention,  se croit vocation d’éclairer  le monde !  «  Seigneur, a qui irions-nous, c’est toi  qui a les clés de la vie éternelle. »

Pour le moment la science et la philosophie apparaissent encore comme des moyens dérisoires pour trouver les secrets de la vie, même si depuis peu on a réussi à accrocher  par des pieds encore trop fragiles le petit robot Philae largué par la sonde Rosetta sur un morceau de caillou à des centaines de millions de kilomètres d’ici. On espère ainsi arracher à la comète sur laquelle il est posé une partie des secrets de la vie. Qu'en sera-t-il dans les mois qui viennent, nul ne le sait. Cependant, pour le croyant, ce secret ne semble appartenir qu’à Dieu. Si l’intelligence qu’il a mise en l’homme ne lui permet pas de le découvrir par des techniques qu’il croit appropriées,  peut-être que la foi l’y aidera.

En sondant les Ecritures, apportera-t-on sur l’origine de la vie un autre regard que celui que les savants  espèrent  extorquer à Philae. Nous allons nous aventurer dans cette entreprise avec pour seul bagage celui que tout un chacun possède et qu'il a acquis dans ses études, sans aucune spécialité  spécifique. Nous nous contenterons de cette  interpellation de Pierre à l’adresse de Jésus.  « A qui d’autre irions-nous, toi seul  a les paroles de la vie »

Nous savons très bien comment se propage la vie. Une cellule se divise en deux pour former une autre cellule semblable à elle-même, puis le processus continue jusqu’à ce qu’un être vivant s’anime. Ce processus est le même pour les végétaux et le animaux. Quand ça se passe autrement, c’est la mort qui intervient à plus ou moins long terme. Ainsi le processus de vie s’initie par le partage,  puisque les cellules doivent se partager entre elles pour que la vie trouve son chemin. C’est en se servant de cette notion de  partage que Jésus va élaborer le  principe de vie qu’il attribue à Dieu.

Quand les hommes s’entraident et partage entre eux tout ce qu’ils possèdent, ils mettent en application ce que Dieu  souhaite pour que leur communauté évolue en  harmonie. Ce principe de partage quand il est un peu plus  élaboré et un peu plus raffiné s’appelle l’amour. L’amour consiste à agir de telle sorte que les autres aillent mieux. Mais plus on croit évoluer, plus on croit contrôler notre système de vie, plus on obéit à un autre principe. Il s’agit  de celui que l’on prétend  être « la loi de la nature». En vertu de la quelle, pour se maintenir en vie, le plus fort doit dominer le plus faible et se nourrir de sa substance. Il y a donc ici deux principes qui s’affrontent et qui prétendent être l’un et l’autre nécessaires pour la propagation de la vie.

Si nous cherchons dans  les Ecritures à aller plus loin nous ne trouverons pas de principe philosophique et encore moins de définition scientifique pour éclairer notre propos, mais nous trouverons seulement des histoires  qui nous amèneront à réfléchir. Nous en prendrons deux  que beaucoup d’entre vous connaissent: celle de Ruth et de Naomi et celle de Sarah et d’Abraham.

L’histoire de Ruth et de Naomi est celle de deux femmes vivant en terre païenne. L’une est jeune et l’autre  vieille. La plus vieille est veuve et étrangère,  elle n’a pas d’autre solution pour survivre  que de retourner dans son pays pour s’offrir, à un parent de son défunt mari  selon la loi en  vigueur en terre d’Israël, son pays d’origine.  L’autre la plus jeune est autochtone, elle est veuve du fils de la précédente. Pas d’autre solution s’offre à elle que de retourner chez son  Père et de se donner à qui voudra bien la prendre. La plus jeune, après avoir exprimé son attachement à sa belle-mère lui promet de rester avec elle  et de  partager le même destin. Toutes deux donc  défient  la coutume et  retournent ensemble en terre d’Israël.  Vous connaissez la suite, leur projet aboutit au-delà de leur espérance et le succès décida de l’origine de la famille de David le grand  roi. Fidélité et amour sont à l’origine de la dynastie royale et de l’avenir d’Israël. Telle est la leçon qu’il faut retenir de ce passage.

A l’origine d’Israël, il y a une autre histoire dont la conclusion est semblable à l’histoire précédente. C’est celle de Sarah et d’Abraham. La belle Sarah, épouse bien aimée d’Abraham est  stérile. Pas d’avenir donc  pour le clan. Malgré tous les artifices pour qu’elle puisse devenir mère, rien n’y fait. Résigné à ce que la tribu s’effondre sans héritier, Abraham reste fidèle à son amour et n’envisage aucunement de se séparer de sa femme. Son  amour fidèle fut fécond. Telle est l’origine d’Israël. Les deux histoires nous racontent que l’amour et la fidélité sont porteurs de vie et que c’est sur ce fondement que toute l’histoire sainte fut construite.

Derrière ces histoires, il est dit que  c’est dans leurs conclusions  que Dieu se révèle et que la vie peut se propager grâce à l’amour des humains entre eux. Dieu se fait le partenaire de ces histoires.

Depuis le temps que nous les lisons, les commentons et les interprétons, nous renâclons à les mettre en pratique. Nous préférons voir dans ces récits des événements exceptionnels qui n’ont pas force de loi, même si on nous dit que Dieu nous pousse dans cette direction.

Nous préférons utiliser les arguments selon lesquels les succès de la vie sont liés à l’acceptation  du droit du plus fort. C’est à partir de ce droit qui donne priorité à la force et à la domination sur l’autre que s’est écrite l’histoire de l’humanité. Ainsi Neandertal a-t-il été dominé puis éliminé par Cro-Magnon et l’Homo sapiens qui lui a succédé  subira-t-il de la même façon la domination de  ses successeurs pour disparaître à son tour ?  Tout semble devoir aller dans ce sens, à moins que l’on découvre enfin,  que ce que l’Écriture présente comme une série de récits  légendaires contient la clé de l’énigme pour penser  l’avenir.  La vision d’un avenir heureux est donc inscrite dans la conception du  partage et  de l’amour entre les hommes sous peine de disparaître à notre tour pour ne pas l’avoir compris.

Ceux qui se réclament de l’Écriture et la lisent   avec attention, sont-ils enfin  à même de révéler au monde les secrets de la vie ? A part le Pape François qui semble l’avoir compris, les autres églises vont-elles suivre  cette voie qui révèle le secret de Dieu aux hommes.  Jésus y a laissé sa vie pour en avoir révélé l’évidence. La suite, aujourd’hui nous appartient.

Lire aussi : Ruth 1/15-17 et Genèse 21/1-7

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