samedi 20 juin 2015

Romains 8:28. La vie n'est pas un long fleuve tranquille



Romains  8/28 - Juges 6 :14

Nous savons,  suivant l’affirmation de  l’apôtre Paul que toute choses concourent  au bien de ceux  qui aiment Dieu ! Ce n’est pourtant pas  une raison pour  imaginer que la vie qui s’ouvre devant nous se déroulera comme le cours  d’un un long fleuve tranquille. Une telle  affirmation tant de fois répétée et reprise dans un film qui fut célèbre en son temps,  fait figure de parole phare dans notre existence, comme si elle véhiculait une vérité dont on ne pouvait pas échapper.  Elle nous conforte dans l’idée que nous subissons notre vie plus que nous  en sommes  les acteurs. Pourtant l’évocation d’une existence paisible  en suivant les fluctuations d’une rivière a de quoi nous séduire mais est-ce toujours le cas ?

Les cours d’eaux ne suivent jamais le même rythme.  Ils prennent parfois l’allure que se donnent les grands fleuves  sauvages, majestueux, sillonnés d’embarcations de toutes sortes suggérant la prospérité. Une telle évocation  laisse entendre  une vie faite d’aisance et d’abondance.  Mais souvent les eaux s’agitent, cascades et rapides  mettent en danger celui qui les parcourt au point qu’il éprouve du mal à garder le cap et il se demande même s’il survivra.  Pourtant, avant que les choses aillent plus mal encore, les eaux redeviennent plus calmes et se prélassent au milieu des marais  plongeant le passager embarqué sur quelque gabarre,  dans une profonde nostalgie jusqu’à ce que l’estuaire lui ouvre l’immensité de l’océan où s’achèvera  sa  vie.

Qui n’a pas rêvé parcourir de la sorte son existence au fil de  l‘eau, confiant au hasard ou au « Tout-Puissant »  le soin d’en décider  les orientations. Pour beaucoup en effet, leur existence serait liée à la fatalité. C’est la chance qui aurait donné le  coup d’envoi à leur vie en l’orientant au gré de vents plus ou moins favorables. L’observateur de sa propre existence aurait alors à faire face à des situations contradictoires sans qu’il puisse faire de choix.  Il pourrait soit se  réjouir du sort qui l’aurait embarqué dans une bonne direction, soit  maudire le destin qui l’aurait  placé sous un vent contraire.

Mais quel qu’il  soit,  le passager de la vie,  croit-il  vraiment  être né pour subir les caprices d’un sort qu’il  ne maîtrise  pas ? Si fatigué par une vie sans cesse agitée par le ressac des flots ou les tourbillons des vents, il s’avisait de prendre  du temps, à l’abri d’une crique en eaux calmes,  il pourrait écouter  tout ce qui se murmure en lui. Avec le temps et la patience ces murmures finiraient par devenir en lui des pensées audibles. Il  découvrirait alors grâce à elles que la vie n’est pas, comme il le croit, un long fleuve dont il subirait les caprices du parcours.

Il entendrait cette voix, venue de je ne sais où,  qui a traversé les âges et qui un jour a frappé les tympans d’un jeune chef  en proie aux questionnements de sa vie. Il était question pour lui de savoir s’il devait-il subir ou agir ?  Allait-il suivre le courant pour se laisser emporter par une volonté qui n’était pas la sienne ? Allait-il changer de direction au risque de briser sa vie et celles de ceux qui lui étaient confiés. La  voix intérieure  se fit plus claire et précise : «  Va avec la force que tu as,  c’est moi qui t’envoie ». Il s’appelait Gédéon  et la voix était celle de Dieu. Dieu n’était pourtant pas  celui qui décidait pour lui.  Il  était caché dans cette force  qui l’invitait à agir. L’histoire  de ce jeune héro a été retenue par la Bible et se trouve  au livre des  Juges, chapitre 6.

Il entendrait aussi cette autre voix qui lui donnerait du tonus pour avancer et qui a été celle de  l’apôtre Paul qui s’était donné pour vocation de défricher les chemins qui mènent à Dieu et qui  écrivait aux Romains  (8/28) : « Toutes choses concourent  au bien de ceux qui aiment Dieu. »  Paul ajoutait ainsi une parole forte à tout un chapelet d’autres  paroles qui viennent alimenter notre mémoire et que la Bible nous donne comme repères pour construire  notre vie telle que Dieu  souhaite que nous la menions

Chacun est ainsi amené à prendre  conscience qu’il n’est pas venu sur terre pour subir et qu’il  y a en lui une force qui lui permet d’envisager positivement  les événements qui se préparent.  Il réalise alors  que le cours de la vie n’est pas une fatalité sur laquelle il n’a pas prise, car nous sommes en effet  tous  habités par une force qui depuis toujours fait partie de nous-mêmes et qui nous  révèle  qu’il y a en nous une sagesse qui nous donne une capacité d’autonomie et d’espérance qui nous permettent d’orienter  notre vie.

Ainsi, tu es invité à te mettre  à la recherche de cette force qui est en toi. C’est elle qui maintient  tes mains sur la barre de ton embarcation et qui affermit  leur pression sur le gouvernail. Le parcours n’en sera pas forcément meilleur, les écueils n’en auront pas pour autant les arrêtes moins acérées, mais tu auras compris que désormais, tu n’es plus seul car tu sais l’origine de la fore qui est en toi. A mesure que tu avanceras, tu apprendras à mieux la connaître.

Mais quelle est cette force? Pourquoi ne t’est-elle pas révélée plus précisément et reste-t-elle dans  le secret de ta méditation ? Pourquoi ton Dieu, s’il s’agit de lui se cache-t-il  de la sorte?

Avant de te poser toutes ces questions, ne serait-il pas plus sage que  tu cesses de te tourmenter.  Avant-même de chercher à deviner d’où vient cette force qui met de l’audace en toi, rappelle-toi que si tu  ne comprends pas où t’entraîne la courent, Dieu te donneras toujours la possibilité d’orienter les événements que tu vivras pour le mieux être de ceux qui t’entourent. Si tu essayes d’écouter  en toi ce que Dieu te murmure à l’oreille tu seras surpris de   constater qu’il t’oriente toujours dans une direction où  le mieux être des autres prend toujours le pas  sur ton intérêt personnel. C’est ce constat que Dieu t’invite à faire et qui constitue la richesse de ta vie.

Nul ne peut prédire à l’avance ce que tu  entendras, car c’est Dieu dont tu es en train de discerner les secrets qui parle en toi d’une manière personnelle.  A coup sûr il te  surprendra, il te désignera d’autres visages que le tien,  il mettra en toi d’autres pensées qui ne sont pas les tiennes. Il viendra à toi sous le visage de Jésus que tu n’as encore  jamais vu  et qui prendra de plus en plus de relief. La voix que tu entendras se mêlera à la sienne et deviendra la sienne.  Sans doute t’invitera-t-il  à secouer la poussière que les siècles ont accumulés sur les Évangiles  qui, comme par miracle éclaireront ton voyage  jusqu’au port.

La force qui est en toi s’enrichira de tout ce que Dieu a inventé pour faire de toi la créature unique dans laquelle tu te  découvres  maintenant. Si Dieu s’est caché jusqu’alors, c’est pour que tu découvres le guide qu’il te donne en la personne de Jésus Christ, il te remplit de la force de son Esprit, et désormais,  quand tu te mettras à agir et  quoi que tu fasses, tu découvriras que tu as de la valeur à ses yeux. 

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