lundi 16 mars 2015

Jean 20:19-31 la résurrection dimanche 12 avril 2015



Jean 20 :19-31

Jésus apparaît à ses disciples  

19 Le soir de ce jour-là, qui était le premier de la semaine, alors que les portes de l'endroit où se trouvaient les disciples étaient fermées, par crainte des Juifs, Jésus vint ; debout au milieu d'eux, il leur dit : Que la paix soit avec vous ! 20 Quand il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples se réjouirent de voir le Seigneur. 21 Jésus leur dit à nouveau : Que la paix soit avec vous ! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie. 22 Après avoir dit cela, il souffla sur eux et leur dit : Recevez l'Esprit saint. 23 A qui vous pardonnerez les péchés, ceux-ci sont pardonnés ; à qui vous les retiendrez, ils sont retenus. 

Thomas et le ressuscité

24 Thomas, celui qu'on appelle le Jumeau, l'un des Douze, n'était pas avec eux lorsque Jésus vint. 25 Les autres disciples lui dirent donc : Nous avons vu le Seigneur. Mais lui leur dit : Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous et ma main dans son côté, je ne le croirai jamais !
26 Huit jours après, ses disciples étaient de nouveau dans la maison, et Thomas avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient fermées ; debout au milieu d'eux, il leur dit : Que la paix soit avec vous ! 27 Puis il dit à Thomas : Avance ici ton doigt, regarde mes mains, avance ta main et mets-la dans mon côté ! Ne sois pas un incroyant, deviens un homme de foi ! 28 Thomas lui répondit : Mon Seigneur, mon Dieu ! 29Jésus lui dit : Parce que tu m'as vu, tu es convaincu ? Heureux ceux qui croient sans avoir vu !
30 Jésus a encore produit, devant ses disciples, beaucoup d'autres signes qui ne sont pas écrits dans ce livre. 31 Mais ceux-ci sont écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et que, par cette foi, vous ayez la vie en son nom.


La résurrection est au centre de la foi chrétienne, mais dès que l’on doit rendre compte de cet événement et que nous nous trouvons  dans des lieux où les gens présents  ne partagent  pas nos convictions,  nous  cherchons  toutes sortes d’échappatoires pour nous dérober afin de ne pas avoir à nous justifier de notre foi, et en particulier à rendre des comptes sur la résurrection. Nous avons honte de notre manque d’audace, mais rien n’y fait. La plupart du temps, nous avons peur  de faire la même expérience que Paul  devant les intellectuels d’Athènes qui se moquèrent de lui et  l’invitèrent à les entretenir de ce sujet une autre fois. (‘Actes 17 :31-32)

Entre croyants le débat devient plus facile, bien que les affirmations des uns concordent mal avec celles des autres. Les uns  croyant avoir quelques sciences en la matière et ayant fait quelques  lectures  limitent leurs propos à une approche spirituelle du sujet et esquivent le débat si on les pousse dans leurs retranchements, les autres refusant de mettre en cause les Ecritures se limitent  à ce qui est écrit dans les Évangiles et ne veulent  rien savoir d’autre. Seulement  les textes sacrés  ne disent pas tous la  même chose, ne localisent pas l’événement au même endroit et rapportent les propos de certains témoins qui sont en  contradiction avec ceux des autres.

Quand les Évangiles ont été écrits quelques 40 ou 50 ans après l’événement qu’ils rapportent, la question de la résurrection ne posait  apparemment plus de problèmes. Les communautés  avaient intégré les faits dans leurs crédos et personne ne remettait en cause ce que tous croyaient.  Seulement  quand il a s’agit de rendre compte par écrit ce qui était la foi commune de tous, ce fut une autre histoire.  Car s’il est facile de dire que l’on croit en la résurrection, il est plus difficile de le  justifier par écrit.

Le texte qui sert de  support à notre réflexion de ce matin rend  bien compte de cette difficulté. Il  essaye de parler à la fois de la réalité spirituelle, et de la réalité matérielle de l’événement. Pour exprimer l’aspect spirituel,  il  fait état de la présence de Jésus au milieu d’eux, portes closes. Mais  pour insister sur la difficulté de croire de Thomas,  l’écrivain biblique  s’appuie  sur l’aspect matériel de l’événement et insiste sur la réalité physique  des  plaies des mains et des pieds  que Thomas est invité à toucher, comme si la résurrection  qui avait changé le corps matériel de Jésus pour lui permettre de passer à travers les murs avait conservé ses cicatrices encore ouvertes.  Le récit insiste  sur la nécessité de cet aspect des choses  pour  montrer que ce n’est pas leur réalité apparente qui déclenche la foi  chez Thomas.  Il raconte  en effet que Thomas ne touche pas les plaies  ce qui ne l’empêche pas de croire, au contraire. C’est l’intérêt que Jésus  manifeste  pour sa personne  qui déclenche la foi. Le texte ajoute, pour que les choses soient claires que l’aspect visible des choses n’est nullement nécessaire pour que l’on croie.

Même dans ce texte qui est un des derniers à avoir été écrit sur la résurrection, alors que les trois autres évangiles  ont déjà essayé de raconter le même ’événement, l’auteur  mélange encore en un seul récit, différentes notions concernant la résurrection qui sont apparemment en contradiction les unes envers les autres.  C’est dire la difficulté  qu’on a eu dans le passé et que l’on a toujours dans le présent pour  rendre compte de cet événement  qui est au centre de notre foi.

La foi n’est pas liée à un événement  physique susceptible de déclencher un mouvement vers Dieu, elle est le résultat d’une expérience personnelle faite avec le Seigneur. Elle provoque en nous une forme d’extase intime qui nous fait partager la joie de Dieu. Malgré tout, la narration de la résurrection dans tous les  évangiles ne semble ne pas valoriser ce moment d’extase .Elle   insiste plutôt  sur ce le côté visible de ce qui s’est produit tout en suggérant le contraire. Si les  premières générations des chrétiens ont eu tant de mal à parler de la résurrection, c’est qu’ils ont eu du mal à faire la part des choses. On comprendra alors qu’il ne nous est pas facile à  nous  aussi  de rendre compte de ce même événement aujourd’hui.

L’argument selon lequel notre société contemporaine est trop matérialiste pour comprendre ce qui concerne  la vie spirituelle ne  tient pas ou que la pensée des philosophes qui se répand  a rendu impossible  l’appropriation d’une  telle croyance ne tient  pas non plus. Si c’était vrai, cela  reviendrait  à affirmer que  la pensée humaine  au XXI   eme siècle aurait plus  de facilité à s’opposer à Dieu que celle des siècles passés.

En fait  pour le croyant chrétien, la foi en la résurrection est le résultat de l’action  de Dieu en lui, et les hommes n’y peuvent rien.  Le bonheur de Dieu d’être enfin en adéquation avec les hommes confine à l’extase, comme nous l’avons  dit tout à l’heure.  La résurrection est un acte créateur de Dieu qui vient en nous pour éclairer notre foi et installer en nous la réalité d’une présence divine qui prend en charge tout notre être. Nous réalisons  alors que toute notre vie est dans ses mains. Nous savons désormais que cette certitude ne se limite pas au temps présent, mais qu’elle inclut tous les temps. Nous avons désormais partie liée avec lui jusque dans son éternité. La résurrection fait partie de cette certitude.

Nous en vérifions la pertinence dans les Ecritures qui  témoignent de ces événements  qui appuient leurs certitudes sur Jésus Christ. Nous en trouvons confirmation dans les Evangiles qui deviennent la seule nourriture spirituelle dont  nous avons  besoin pour que notre foi s’affermisse. Cependant le doute ne nous  quitte pas pour autant   car apparemment les textes ne disent pas tous la même chose, nous l’avons déjà souligné

Cela provient du fait que certains évangélistes, pour rendre compte de la vérité on voulu respecter au maximum, les traditions bibliques qui annonçaient  la résurrection. Ils en ont tenu compte dans leurs récits quand ils ont voulu rapporter ce qui s’était passé à  Pâques.  Nous en  avons parfois perdu la trace, si bien  qu’il nous est  nécessaire maintenant de rechercher les éléments des Ecritures  qui ont présidés  à l’élaboration des récits.

C’est parce que nous avons perdu la culture biblique  des évangélistes que  nous nous interrogeons sur la pertinence des événements et doutons de leur valeur. La mention du troisième jour par exemple fait partie de ces éléments. En effet,  alors que tout compte fait, le temps passé dans le tombeau n’a pas duré trois jours, les textes insistent sur la notion de trois jours. Ils se mettent ainsi en accord avec la prophétie sur Jonas qui parle de 3 jours  dans le corps du poisson (Matthieu 12 :40).  La plupart du temps, c’est  notre ignorance qui alimente notre doute et  qui nous pousse à chercher ailleurs des réponses à nos questionnements.

La réponse à la plupart de nos hésitations se trouve  dans un approfondissement des Ecritures. Cela nous demandera plus de travail biblique que de recherches dans des  ouvrages plus ou moins bien informés dont le but  n’est pas forcément notre édification.

Illustrations, j’ai choisi ces illustrations pour accompagner la certitude selon laquelle, selon moi, la foi en la résurrection est liée à une extase qui nous fait participer à la joie de Dieu

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