samedi 30 août 2014

Matthieu 22:1-14 La parabole des noces - dimanche 12 octobre 2014



Matthieu 22 :1-14 - La Parabole des noces dimanche 12 octobre 2014 (reprise du dimanche 9 octobre 2011)

1 Jésus leur parla encore en paraboles ; il dit : 2 Il en va du règne des cieux comme d'un roi qui faisait les noces de son fils. 3 Il envoya ses esclaves appeler ceux qui étaient invités aux noces ; mais ils ne voulurent pas venir. 4 Il envoya encore d'autres esclaves en leur disant : Allez dire aux invités : « J'ai préparé mon déjeuner, mes bœufs et mes bêtes grasses ont été abattus, tout est prêt ; venez aux noces ! » 5 Ils ne s'en soucièrent pas et s'en allèrent, celui-ci à son champ, celui-là à son commerce ; 6 les autres se saisirent des esclaves, les outragèrent et les tuèrent. 7 Le roi se mit en colère ; il envoya son armée pour faire disparaître ces meurtriers et brûler leur ville. 8 Alors il dit à ses esclaves : Les noces sont prêtes, mais les invités n'en étaient pas dignes. 9 Allez donc aux carrefours, et invitez aux noces tous ceux que vous trouverez. 10 Ces esclaves s'en allèrent par les chemins, rassemblèrent tous ceux qu'ils trouvèrent, mauvais et bons, et la salle des noces fut remplie de convives. 11 Le roi entra pour voir les convives, et il aperçut là un homme qui n'avait pas revêtu d'habit de noces. 12 Il lui dit : Mon ami, comment as-tu pu entrer ici sans avoir un habit de noces ? L'homme resta muet. 13 Alors le roi dit aux serviteurs : Liez-lui les pieds et les mains, et chassez-le dans les ténèbres du dehors ; c'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents. 14 Car beaucoup sont appelés, mais peu sont choisis.


Qu’aurait-on dit, si au mariage du prince William un des invités était venu en blue-jeans et polo avec des savates aux pieds ? L’humour britannique aurait peut être trouvé une telle attitude courageuse, géniale ou choquante. Il y a fort à parier que les services du protocole auraient réagi fermement et auraient opté pour une attitude conforme à celle de la parabole. Cependant, à part le fait que dans les deux cas, il s’agissait de noces royales, la situation n’était pas la même.

Dans le contexte de la parabole, il ne s’agissait pas de pousser vers la sortie un lord provoquant ou arrogant, il s’agissait d’exclure un va-nu-pieds ramassé dans les faux bourgs mal famés et contraint par les forces de l’ordre de se joindre aux invités qui étaient tous comme lui, des marginaux que l’on n’avait pas prévu d’inviter et qui se trouvaient contraints et forcés d’entrer dans la salle du banquet.

Tout nous choque dans cette affaire, à commencer par l’attitude du roi. Il s’en est d’abord pris à ses invités indélicats qu’il a fait tuer, puis il a bouté hors de sa salle à manger ce pauvre bougre qui n’avait pas le vêtement requis. Il n’avait sans doute pas les moyens ni la possibilité de se changer tant l’affaire avait été mené rondement. Ses co-invités étaient dans la même situation, semble-t-il, et pourtant il ne leur est rien arrivé de fâcheux, c’est bien là le problème ! Comment alors expliquer l’attitude du roi qui nous parait inconvenante?

Quand on veut, on peut, dira-t-on. Malgré ses haillons, il avait sans doute les moyens de faire apparaître ouvertement qu’il était à la fête. C’est ce que les autres avaient certainement fait. Mais comment s’y étaient-ils pris ? A nous de l’imaginer : une fleur des champs à la boutonnière, une plume d’oiseau au chapeau, un simple coup de brosse sur la poussière de leur pantalon, que sais-je encore ? Il y a, en tout cas, un minimum qu’il aurait pu faire et qu’il n’a pas fait.

Mais prenons un peu de distance avec cette parabole que nous avons de la peine à expliquer et essayons de percer l’intention de Jésus. Il est clair que Jésus veut signifier que les invités, c'est-à-dire les dignitaires juifs, pharisiens, scribes et consorts n’auraient pas leur place dans le Royaume que Jésus était venu annoncer. C’est là un constat récurant pour qui a un peu de pratique dans la lecture des paraboles du Royaume. Ceux à qui était destiné la bonne nouvelle de Jésus l’ayant refusée, ce sont d’autres moins dignes que les premiers qui devaient les remplacer.

Bon nombre des premiers chrétiens faisaient partie de ces gens marginalisés par les scribes et les pharisiens, certains même dans la toute première génération ont été recrutés parmi les païens. Ils ont du se reconnaître dans ces invités de la dernière heure. Plus aucune contrainte n’était désormais exigée pour faire partie de ce nouveau peuple de Dieu. Mais cette parabole, dans un contexte aussi farouche nous apprend que tous ne sont pas les biens venus et que malgré l’invitation générale, tous ne sont pas invités.

L’exclusion de cet homme, sans vêtement de fête, apporte un démenti fâcheux à notre espérance et jette le trouble dans notre esprit. Voila que notre théorie sur la gratuité du salut se trouve malmenée. Elle est même remise en cause et nous nous demandons ce qu’il en est de notre théologie de la grâce.

On remarquera que cette parabole ne figue pas dans l’Evangile de Marc qui est le plus ancien des Evangiles. Par contre cette même parabole est rapportée dans l’Evangile de Luc sous une forme qui pourrait nous paraître édulcorée. Luc l’a simplifiée. Dans le texte qu’il transmet, Il n’y a plus de roi, c’est un riche bourgeois qui le remplace. Les invités qui refusent de venir s’excusent poliment et on ne leur fait aucun mal. Personne n’est exclu de la salle du banquet. Luc a-t-il adouci volontairement les rugosités d’une parabole, venue d’une autre tradition que Marc ne connaissait pas et que Matthieu aurait trouvée ailleurs et aurait conservée dans toute sa dureté ? On peut même se demander si Jésus n’a pas raconté cette parabole dans deux situations différentes, ce qui expliquerait la différence des textes transmis par les deux évangiles. Nul ne le sait. La seule chose que l’on sait, c’est que Matthieu a rapporté quant à lui, un détail navrant dont il nous faut ici rendre compte.

Comme dans toutes les paraboles, il y a des incohérences. Outre l’histoire de l’habit de noce, dont on n’a toujours pas trouvé d’explication, il y a la violence du roi qui fait tuer et assassiner les invités indélicats et détruire leurs villes si bien qu’on a du mal à reconnaître dans ce roi le Père dont Jésus se réclame. On verrait plutôt en lui ce Dieu autoritaire et jaloux qui faute d’être aimé et respecté préfère détruire et tuer tout ce qui ne se soumet pas à sa volonté. Il agit comme le Dieu qui décida du déluge et de la destruction de l’humanité insoumise. 

Selon certains chrétiens c’est ce même Dieu qui présiderait encore à la destinée de chacun. Après avoir rejeté son peuple élu qui n’aurait pas reconnu en Jésus le Messie, il exigerait de son nouveau peuple, la même obéissance et quiconque ne se soumettrait pas à sa loi serait passible d’un jugement encore plus sévère que par le passé. Quiconque n’aurait pas la bonne confession de foi se verrait rejeté dans les ténèbres du dehors. Voila l’inquisition, les croisades et les guerres de religions à nouveau justifiées. Tous ceux qui sont adeptes d’un évangile pur et dur où la justice devance le pardon se trouvent ici confortés dans leur intégrisme.

Cette parabole dans laquelle nous ne reconnaissons pas Dieu dans le personnage du roi et dont nous contestons la conclusion nous a-t-elle été donnée comme un contre évangile qui par voie de déduction nous amènerait à trouver en opposition le vrai évangile? C’est sans doute la tentation dans laquelle je suis en train de vous entraîner, comme si Jésus se permettait de prêcher le faux pour qu’on découvre le vrai. Mais tel n’est pas le fonctionnement habituel de sa pensée. Serait-ce alors un procédé littéraire propre à Matthieu ? Pas davantage ! Mais pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?

Revenons donc à cette histoire de vêtement qui n’est pas conforme à ce qu’il devrait être. Ce n’est pas la première fois que la Bible accorde une valeur symbolique au vêtement. Le vêtement prend parfois une signification particulière dans la relation de l’homme à Dieu.

Dans le jardin d’Eden, une fois leur faute commise, Adam et Eve ne veulent plus paraître nus devant Dieu. Ils se bricolent alors des pagnes en feuillage. C’est Dieu lui-même qui leur confectionne un vêtement décent pour qu’ils puissent paraître devant lui. Le Grand prêtre lui-même devait porter un vêtement spécial pour assurer ses fonctions devant Dieu dans le Temple. Dans l’Evangile on nous raconte l’histoire de ce jeune homme qui laissa son vêtement aux mains des soldats et partit tout nu pour ne pas se faire arrêter en même temps que Jésus. Il perdit son vêtement pour prix de son infidélité. Inversement, dans l’Evangile de Jean c’est Pierre qui était nu alors qu’il était à la pêche et qui se revêtit pour se rendre acceptable devant Jésus.

La mention du vêtement ici n’est donc pas sans importance. C’est par lui qu’on peut être reconnu comme acceptable devant Dieu. La parabole en dépit de ses aspects insupportables se déroule dans une ambiance de fête. Malgré les violences qui y sont relatées, malgré la brutalité des événements, malgré l’attitude arbitraire du roi, malgré tout ce qui nous pousse à rejeter cette parabole et à la qualifier d’inacceptable, elle implique une attitude de fête et de joie. Elle pourrait très bien caractériser l’attitude du chrétien dans notre société moderne. En effet, on prétend aujourd’hui que la violence s’accroît, on nous dit que nous sommes dans l’insécurité, mais Dieu n’a-t-il pas mis en nous l’espérance qui devrait se manifester par une sérénité affichée, et par une confiance affirmée en l’avenir. 

Malgré la réalité d’une société violente et injuste, malgré l’arbitraire des pouvoirs en place, malgré la fausse image de Dieu que l’on essaye de nous asséner, Jésus nous demande d’afficher notre sérénité face aux événements et notre confiance en ce Dieu qui n’est pas nommé ici mais qui est l’objet de notre espérance. C’est l’espérance affichée qui doit révéler notre foi. Il nous faut donc manifester ouvertement que nous croyons possible la venue de ce Royaume de paix annoncé par Jésus. Nous devons donc rendre visible notre sérénité comme on le ferait d’un vêtement de noce. Espérance et sérénité, voila ce qui se cache derrière ce vêtement mystérieux.

lundi 25 août 2014

Matthieu 21:33-43 Parabole des vignerons



Matthieu 21: 33-43  La parabole des vignerons dimanche 2 octobre 2011 


Ecoutez une autre parabole. Il y avait un maître de maison qui planta une vigne. Il l'entoura d'une haie, y creusa un pressoir et y construisit une tour, puis il la loua à des vignerons et partit en voyage. 34 A l'approche des vendanges, il envoya ses esclaves chez les vignerons, pour recevoir les fruits de la vigne. 35 Les vignerons prirent ses esclaves ; l'un, ils le battirent ; un autre, ils le tuèrent ; un autre encore, ils le lapidèrent. 36 Il envoya encore d'autres esclaves, en plus grand nombre que les premiers ; les vignerons les traitèrent de la même manière. 37 Enfin il leur envoya son fils, en disant : « Ils respecteront mon fils ! » 38 Mais quand les vignerons virent le fils, ils se dirent : « C'est l'héritier ! Venez, tuons-le, et nous aurons son héritage. »39 Ils le prirent, le chassèrent hors de la vigne et le tuèrent. 40 Lorsque le maître de la vigne viendra, comment traitera-t-il donc ces vignerons ? 41 Ils lui répondirent : Ces misérables, il les fera disparaître misérablement, et il louera la vigne à d'autres vignerons qui lui donneront les fruits en leur temps.
42 Jésus leur dit : N'avez-vous jamais lu dans les Ecritures :C'est la pierre que les constructeurs ont rejetéequi est devenue la principale, celle de l'angle ;cela est venu du Seigneur,c'est une chose étonnante à nos yeux.43 C'est pourquoi, je vous le dis, le règne de Dieu vous sera enlevé et sera donné à une nation qui en produira les fruits. 44 Quiconque tombera sur cette pierre s'y brisera, et celui sur qui elle tombera, elle l'écrasera.45 Après avoir entendu ses paraboles, les grands prêtres et les pharisiens comprirent que c'était d'eux qu'il parlait ; 46 ils cherchaient à le faire arrêter, mais ils eurent peur des foules, parce qu'elles le tenaient pour un prophète.
Lire aussi :
Esaïe 5:1-7
1 Laissez-moi, je vous prie, chanter pour mon ami
le chant de mon bien-aimé pour sa vigne.
Mon ami avait une vigne
sur un coteau fertile.
2 Il en travailla la terre, ôta les pierres
et y planta un cépage de choix ;
il bâtit une tour au milieu d'elle,
il y creusa aussi une cuve.
Il espérait qu'elle produirait des raisins,
mais elle a produit des fruits puants !
3 Maintenant, habitants de Jérusalem, hommes de Juda,
soyez juges, je vous prie, entre moi et ma vigne !
4 Qu'y avait-il encore à faire à ma vigne
que je n'aie pas fait pour elle ?
Pourquoi, quand j'espérais
qu'elle produirait des raisins,
a-t-elle produit des fruits puants ?
5 Maintenant laissez-moi, je vous prie, vous faire savoir
ce que je ferai à ma vigne.
J'en arracherai la haie,
pour qu'elle soit dévorée ;
j'ouvrirai des brèches dans sa clôture,
pour qu'elle soit foulée aux pieds.
6 Je la réduirai en ruine :
elle ne sera plus taillée, ni sarclée ;
les ronces et les épines y croîtront.
Je donnerai mes ordres aux nuages,
afin qu'ils ne laissent plus tomber de pluie sur elle.
7 Or la vigne du SEIGNEUR (YHWH) des Armées,
c'est la maison d'Israël,
et les hommes de Juda,
c'est le plant qu'il chérissait.

 
Si on cherche à trouver le sens de cette parabole en regardant seulement le titre qu’en donnent les traductions les plus usuelles de nos Bibles, on constatera que les éditeurs nous engagent à lire ce texte comme si les ouvriers qui travaillent dans la vigne étaient mauvais.
En effet les titres qui sont donnés à ce passage dans les Bibles sont les suivants:
- parabole des vignerons ( Colombe)
- parabole des vignerons homicides ( Jérusalem)
- parabole des vignerons mauvais ( Chouraqui)
- Les métayers révoltés ( TOB)

Un seul de ces titres est neutre par rapport aux vignerons. Les autres ont déjà formulé un jugement négatif sur eux.

Avant même d’avoir commencé la lecture du textes, les vignerons sont désignés comme des méchants, si bien que notre opinion est déjà faite avant d’avoir commencé à lire. Il n’est pourtant pas évident que les vignerons soient coupables. Cela dépend du regard que l’on porte sur le droit en vigueur. Les éditeurs font intervenir dans les titres qu'ils ont donnés les reflets du droit de notre société occidentale orientée vers le respect absolu de la propriété. Si nous lisions cette parabole dans une autre société que la nôtre, celle où la maffia par exemple règne en maître on donnera d'autres titres que ceux que j'ai cité: on aura par exemple:

- histoire d'une révolution avortée ou
- échec de la libération.

N’oublions pas qu’un des textes fondateurs de la Bible nous parle de la révolte des esclaves égyptiens conduits par Moïse avec la bénédiction de Dieu. Pour Moïse l'aventure a réussi, pour les vignerons, elle a échoué.

Concentrons-nous sur l’attitude du propriétaire. Il se comporte d'une manière irresponsable et lâche. Je ne peux en aucune manière l'identifier à Dieu. Il abandonne les vignerons à leur tâche et se contente d'envoyer des serviteurs pour réclamer son du. Il n'établit aucune relation humaine avec ses ouvriers, il n'y a aucun échange. Il ne reconnaît pour justifier son comportement que le droit établi en faveur des privilégiés. Comble de lâcheté le propriétaire envoie son propre fils mater la révolte, et ce fils se fait tuer. Sans qu’il n’exprime aucun chagrin, on nous décrit simplement les représailles qu'il ordonne. 

Peut être êtes vous irrités par cette entrée en matière, peut-être vous demandez-vous si je n'essaye pas de justifier quelques concepts appartenant au courants de la théologie de la libération chers aux pays d'Amérique Latine et condamnés par le pape ? 

Je pense seulement que si on veut comprendre le message de Jésus, il faut le nettoyer de tout l’apport que des siècles de tradition on accumulé à son sujet. Cela nous amène dans un premier temps à comprendre que si Jésus donne tort aux vignerons, il ne leur donne pas tort pour les raisons sociales qui nous viennent à l'esprit. Jésus ne leur donne pas tort d'avoir molesté les serviteurs et tué le fils, même si cela nous choque, il leur donne tort d'avoir voulu contraindre leur maître à changer de comportement vis à vis d'eux.

Il leur donne tort d'avoir rompu le contrat qui les liait à leur maître en lui confisquant le droit d'être le maître. Qu'il soit loin ou près, qu'il soit bon ou mauvais, que sa propriété de la terre soit légitime ou pas, le problème n'est pas là. Il est dit qu'il loua la terre aux vignerons, c'est à dire que les vignerons n'étaient pas des esclaves, mais qu'ils étaient liés au maître par contrat librement consenti. Ils devaient normalement payer au maître ce qui lui revenait sans tenir compte de l'éloignement qui les séparait. En agissant comme ils ont fait, ils ont voulu contraindre le maître à exister d'une autre manière, ils ont voulu le reconstruire à leur manière et en fait ils le contraignent à ne pas exister, c'est pourquoi ils tuent le fils. Plus de fils, plus d’héritier, plus de maître. Telle est leur logique.

C'est là où nous en sommes. Oublions pour un temps le propriétaire terrien et entrons dans l'allégorie de la parabole telle qu'elle nous est suggérée par le prophète Esaïe ( Es. 5/1-7 (1) ), dont Jésus emprunte une partie du texte. Considérons, pour un temps tout au moins, que le propriétaire représente Dieu, le vignerons sera donc celui qui fait contrat avec Dieu, c'est donc le juif pratiquant, circoncis le 8 eme jour, fidèlement assidu aux pèlerinages et aux sacrifices et par extension, ce sera le bon chrétien, baptisé, confirmé et bien dans sa peau de membre de l'Eglise. C'est donc le fidèle que nous sommes qui est mis en garde afin qu'il ne dénature pas la personne de Dieu, et qu'il ne tue pas Dieu en croyant bien faire.

Quand je dis le "bon chrétien", je devrais dire que tout chercheur de Dieu est concerné, car le chercheur de Dieu est celui qui est déjà en train d'établir un contact avec lui. Toute personne qui se sent liée à Dieu est concernée de près ou de loin par cet avertissement qui lui est fait de ne pas dénaturer la réalité de Dieu en le modelant à sa manière. C'est en agissant ainsi qu'on le tue.

Pour éviter cela, Dieu a suscité de nombreux témoins dont l'Ecriture nous rapporte l’histoire. Ils ont dit à leur manière la vraie nature de Dieu. Pourtant, beaucoup de gens, et même parfois des prédicateurs éliminent des aspects de Dieu qui ne leur conviennent pas, ainsi le déforment-ils au risque de le tuer. Ils prêchent un universalisme béat en prétendant qu'il suffit de faire le bien! Mais qu'est-ce que faire le bien ? Ils disent qu'il suffit d'aimer son prochain! Mais qui est mon prochain? Ils disent que Dieu pardonne toujours. Mais ils oublient que le pardon pour exister doit être précédé par la repentance et qu'il doit être suivi par un changement d'attitude. 

Nous sommes invités à mieux lire l'Ecriture, et à approfondir notre approche de la foi pour ne pas tomber dans le piège qui consiste à faire comme les autres, à suivre naïvement le troupeau, à faire confiance à la tradition aussi respectable soit-elle. Or la parole de Dieu récuse le bon droit de la tradition, parce qu'elle nous provoque toujours à la nouveauté. Elle nous provoque là où nous n'avons pas envie qu'elle nous interpelle. Elle nous propose des itinéraires que nous n'avons pas envie de suivre, elle met sur notre chemin des prochains que nous n'avons pas envie d'aimer.

Ni les patriarches, ni les prophètes ni les apôtres n'ont souhaités suivre les chemins que Dieu les a invités à emprunter; mais ils les ont suivis à cause justement de cette relation étroite, puisée dans l’ l'Ecriture, qu'ils ont établie dans la vérité avec Dieu et que nous sommes tous invités à établir.

Je ne voudrais pas être mal compris. Je ne voudrais pas que l'un ou l'autre parmi-vous se mette à penser à la suite de ce texte que Dieu est comme le maître de la parabole et qu'il se venge au point de détruire ceux qui n'entrent pas dans ses projets et qui dénaturent son image. Dieu ne ressemble pas au propriétaire de la vigne, pas plus que vous ne ressemblez à ces vignerons mal intentionnés. Cette histoire nous est racontée pour nous dire que quand on veut modifier l'image de Dieu, Dieu ne répond pas à nos désirs et ne se conforme pas à ce que nous voulons.

N'imaginez pas, sous prétexte d'être fidèles au texte que Dieu va punir les infidèles comme le fait le maître de ce récit, au contraire, vous le savez bien, Dieu va s'acharner à gagner à lui tous les hommes en commençant par les vignerons de la parabole. C'est là que réside la difficulté de cette parabole. Elle ne nous demande pas d'identifier les personnages du récit avec Dieu ou avec nous-mêmes. Elle nous demande d'apprécier la situation ici décrite afin que nous corrigions nos comportements défectueux à l'égard de Dieu, en fonction de ce que nous avons compris. 

Les illustrations proviennent d' enluminures de l'Evangéliaire d'Echtermach

mercredi 20 août 2014

Matthieu 21/28-32 - l'espérance - dimanche 28 septembre 2014



Matthieu 21/28-32

Qu’en pensez-vous ? Un homme avait deux fils ; il s’adressa au premier et dit : Mon enfant, va travailler aujourd’hui dans ma vigne. Il répondit, je ne veux pas. Ensuite, il se repentit, et y alla.
Il s’adressa alors au second et donna le même ordre. Celui-ci répondit : Je veux bien, Seigneur, mais il n’y alla pas.
Lequel des deux a fait la volonté du père ? Ils répondirent : Le premier. Et Jésus leur dit : En vérité je vous le dis, les péagers et les prostituées vous devancent dans le royaume de Dieu.
Car Jean est venu à vous dans la voie de la justice, et vous n’avez pas cru en lui, et vous, qui avez vu cela, vous ne vous êtes pas repentis pour croire en lui. 


Qu’est-ce que les prostituées ont de plus que nous ? Qu’est-ce que les prostituées et les hommes de mauvaise vie ont de plus que les contemporains de Jésus pour les devancer dans le Royaume de son Père ? Cette manière de Jésus d’inverser les hiérarchies dans la société nous met mal à l’aise et nous agace, car bien évidemment nous nous sentons du mauvais côté de la barrière. On comprendrait qu’il privilégie les pauvres par rapport aux gens qui sont plus favorisés, car leur statut de victimes de la société leur confère une certaine dignité que saint Vincent de Paule leur reconnaissait quand il disait qu’ils étaient nos maîtres. Mais Jésus parle ici des prostituées, des mauvais croyants ou infidèles et il leur donne une place plus avantageuse que nous dans la faveur de Dieu. Et ça, nous avons du mal à l’accepter.

Il me semble qu’à l’inverse de nous, les prostituées et consorts devraient changer de situation pour espérer mériter le ciel. En effet, nous sommes-nous des citoyens honnêtes, qui ne sont pas de grands pécheurs, nous gagnons honnêtement notre vie et nos enfants, sans être peut être de petits prodiges, ne sont pas repérés dans les fichiers de la police.  Nous n’avons donc pas envie que les choses changent pour nous, alors que nous estimons que c’est pour les autres qu’elles doivent changer.

Ceux qui sont satisfaits de leur sort ne veulent pas que ça change. Jésus en a d’ailleurs fait le portrait dans l’Évangile « Seigneur je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont accapareurs, injustes, adultères… je jeune deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus… » Luc 18/12


Et nous-mêmes ne leur ressemble-t-on  pas un peu ? Certes je connais les insatisfactions de nos contemporains pour les partager avec eux. Ils ont du mal à joindre les deux bouts, et ils sont  frustrés par la baisse de leur pouvoir d’achat. Ils voudraient une amélioration sensible de leur niveau de vie, mais pour autant, ils ne veulent pas vraiment que ça change. Ils veulent  tout au plus  une amélioration de ce qu’ils ont. Ils veulent un petit plus. C’est alors que Jésus les interpelle, nous interpelle, devrais-je dire: « Qu’avez-vous fait de l’espérance qui est en vous ? »

Cette espérance est en fait l’intuition profonde qui est en nous et qui consiste à vouloir par tous les moyens anticiper le Royaume que Dieu a promis en Jésus Christ. Nous recevons de Dieu la certitude qu’il nous aime tellement  qu’il décide de passer un coup de chiffon sur tout ce que nous avons fait de mauvais, et par avance il promet de pardonner tout ce que nous ferons de mal dans l’avenir. Notre  perspective de vie est alors transformée par Dieu et illuminée par sa grâce. Malgré cela, la plupart d’entre nous  en reste là, sans vouloir autre chose si non que ça continue !  Avec le temps la certitude de l’amour de Dieu finit même par étouffer l’espérance.

Avec les interlocuteurs de Jésus à qui il raconte la parabole que nous avons lue, nous trouvons un écho de notre situation passive. Nous ne trouvons pas si mal le comportement de celui qui dit  « non » mais qui est allé travailler dans la vigne et nous  nous accordons avec ceux qui disent de ne pas être trop moralistes  puisque finalement il  a fait la volonté du Père.

Et bien Jésus n’est pas de cet avis. En fait il n’a pas d’avis ou plutôt il ne formule pas d’avis. Il ne tranche pas et en guise de réponse il se contente de faire l’éloge des prostituées et des mauvais croyants. Ces deux hommes sont les fils du propriétaire, et à ce titre ils se croient tout permis, y compris d’avoir un double langage à son sujet. « J’irai travailler, si je veux, et peu importe si tu comptes sur moi ». Ils ne tiennent pas compte de sa sensibilité. Ils ne tiennent pas compte de son désir, c’est comme si pour eux le père n’existait plus. Et nous, ne faisons-nous pas de même avec Dieu ? Nous sommes arrivés à croire que le pardon était automatique, quelque soit notre faute, comme si Dieu « pardonnait parce que c’est son métier  de le faire! »

En fait aucun des ces deux hommes n’est fiable, pas plus celui qui dit « oui » et qui fait le contraire que celui qui dit « non » et qui va quand même travailler à la vigne. Quelle est donc la valeur de la parole de l’un et de l’autre ? Aucune.  Le père ne peut compter sur aucun des deux, c’est pourquoi Jésus n’en valorise aucun, car leur attitude est décevante.

En fait, selon l’Écriture, Dieu nous a fait à sa ressemblance. Or Dieu est un être de parole. C’est par sa parole qu’il se fait connaître, c’est par sa parole qu’il organise la création. Et c’est par l’authenticité de notre parole que nous lui ressemblons. Un être humain sur la parole duquel on ne peut compter ne peut pas être un témoin de Dieu valable, car il ne se comporte pas comme s’il était  fait à sa ressemblance.

En fait,  la Parole de Dieu n’est pas caractérisée par les sons qu’il profère, car nul, à part exception n’a entendu le son de sa voix. La parole de Dieu se manifeste en nous par des intuitions intérieures qui ont force de vérité et dans lesquelles nous reconnaissons Dieu. C’ est là le travail du saint Esprit. Comment pourrait-on alors  reconnaître des vérités sur  la divinité ou la seigneurie de Dieu, si la parole de l’homme qui dit ces vérités sur lui n’est pas fiable ? Si Jésus ne prononce aucun jugement sur l’un ou l’autre de ces deux hommes, c’est qu’il considère que ni l’un, ni l’autre n’est valable pour travailler dans la vigne, c’est à dire le Royaume de Dieu.

Y a-t-il un espoir pour ces deux hommes ? Bien sûr, aucune situation n’est désespérée, mais ils doivent repenser leur relation à Dieu car ils ont manifesté par leur réponse à la demande du père  qu’ils étaient divisés en eux-mêmes, c’est à dire qu’ils ne savaient pas distinguer le vrai du faux, autant dire qu’ils ne savaient pas où ils étaient vraiment. Autrement dit, ils étaient trop habitués au confort de leur situation de fils. Ils faisaient ce qu’ils voulaient et quand ils le voulaient si bien qu’ils ne percevaient pas qu’ils avaient établi une profonde distance entre eux et leur Père et  qu’ils ne savaient pas à quel point ils étaient séparés de lui. Ceux qui sont tellement habitués au confort de la foi risquent de leur ressembler. N’ayant plus rien à espérer  ils risquent involontairement d’être séparés de Dieu sans vraiment le savoir. En ce sens les prostituées et les publicains ont donc le pas sur eux parce que si eux aussi sont séparés de Dieu, ils gardent en eux l’espérance de le rejoindre.

L’espérance consiste savoir que Dieu ne peut pas transformer notre existence si nous ne sommes pas au clair sur nous-mêmes et sur Dieu. En fait notre problème réside dans le fait que nous sachant en faveur auprès de Dieu, nous pensons que rien ne peut désormais changer en nous. C’est exactement le contraire que nous suggère Jésus. Il nous fait comprendre que nous ne pouvons nous satisfaire d’une relation à Dieu qui n’évolue pas. Nous avons compris depuis longtemps que nous ne pouvons rien par nous-mêmes si Dieu ne sen mêle, mais quand Dieu s’en est  mêlé, c’est alors que tout reste à faire. Il nous appartient d’œuvrer  pour que grandisse  en nous le désir de vérité sur nous-mêmes. C’est dans la mesure où nous nous connaîtrons mieux nous-mêmes que notre relation à  Dieu grandira. La grâce qui nous a fait découvrir l’espérance comme une faculté de progresser nous invite chaque jour à approfondir cette vérité qui ne se satisfait jamais de l’immobilisme de la foi.

Poussés par Dieu à toujours nous dépasser nous-mêmes, nous devenons alors disponibles pour travailler avec lui afin que tout change autour de nous pour le mieux être de tous. La vigne où nous sommes appelés à travailler est un champ immense, elle couvre le monde imparfait qui attend qu’on l’aide à évoluer vers sa perfection. C’est dans la mesure où nous  serons nombreux à travailler que les fruits viendront à maturité et qu’une fois pressés ils deviendront le vin du Royaume.

Une autre proposition de sermon pour le dimanche 3 octobre 2017 



La vie des humains est bien compliquée  et leurs comportements ne répondent pas  à une logique de valeur universelle.  L’histoire racontée ici par Jésus nous pose un défi en face duquel nous avons du mal à nous situer.   Nous n’avons pas toujours la même réaction, les uns et les autres face aux problèmes que nous pose la vie. Ici deux frères réagissent totalement différemment  face à la même situation. On ne sait pas pourquoi ils ont réagi comme ils l’ont fait.  Nous ne savons rien de l’un ou de l’autre ni de leur relation au père.  Celui-ci pourrait-être un brave homme soucieux de  gérer correctement son domaine, il pouvait être aussi un tyran domestique dont chaque fils aurait essayé de contourner les sautes d’humeur. L’un des garçons est  peut être infirme, malade ou trop jeunes pour  faire un tel travail tandis que l’autre  serait peut être un fieffé paresseux soucieux de ses intérêts. Je laisse à chacun de vous le soin de trouver des excuses pour  les déculpabiliser ou au contraire pour les enfoncer dans leur mensonge, car tous deux ont menti.

En fait, le problème n’est pas là et Jésus pointe ici du doigt la complexité de notre nature humaine car nous ne réagissons pas spontanément aux propositions de la vie.  Nous avons besoin de réfléchir  avant de répondre à une interpellation du destin et de décider la bonne attitude à  suivre.  Notre perception immédiate d’une proposition  n’est pas forcément celle que nous retiendrons par la suite, et c’est le cas des deux garçons.

Si tel  est notre comportement dans les affaires de la vie, qu’en est-il alors de notre relation à Dieu, car il semble que ce soit là le propos sous-jacent de cette petite histoire. Nous nous en servirons de prétexte pour nous interroger sur la manière dont nous communiquons avec Dieu.

En fait Dieu ne semble pas nous parler en termes  clairs et précis  comme le suggère généralement  la Bible. En effet, tout au long des récits que nous rencontrons dans l’Ecriture nous lisons cette formule : «  Dieu dit » et la personne concernée réagit  en fonction d’un ordre précis.  Jonas décide de ne pas obéir  et de prendre un autre chemin que celui sur lequel Dieu l’envoie.  Abraham au contraire suit son injonction à partir suivi de  sa femme et ses troupeaux.  Le lecteur que nous sommes se sent perplexe et regrette cette époque bien heureuse où Dieu parlait bouche à bouche et cœur à cœur avec les hommes. Nous pensons que les grands témoins de Dieu  avaient un contact immédiat avec lui et savaient entendre sa parole sans questionnement !

Reprenez donc les textes avec un peu d’attention et vous verrez dans le comportement des patriarches ou des prophètes, même les plus grands que leur vie a été marquée par des moments d’incompréhension où ils n’ont pas compris ce que Dieu leur demandait,  comme ce fut le cas pour Abraham par exemple qui ne comprit pas que Dieu ne lui demandait pas de tuer son fils, mais de le lui consacrer. Le livre de Jérémie est rempli de remarques du prophète faisant état de son désarroi et de son incompréhension en face de ce qu’il comprenait de la volonté de Dieu.

Par commodité, ceux  qui ont transmis les textes de la Bible ont évité de rapporter les états d’âme de ceux à qui Dieu parlait, ils n’ont pas rapporté la totalité de leurs réflexions  ou de leurs atermoiements mais ont dit simplement : « Dieu leur parla ». Mais cette expression ne les dispensait pas  de tout le débat intérieur qu’ils ont eu pour comprendre ce que Dieu leur demandait.

Quand Dieu parle, c’est d’abord un dialogue qui s’établit entre lui et nous. C’est par la voix d’un autre humain qu’il nous interpelle, c’est par un événement qui provoque une réaction en nous que nous croyons entendre un écho de  sa voix et nous y répondons par un questionnement  intérieur par lequel nous cherchons la bonne voix de Dieu. C’est par ce dialogue entre Dieu et nous, sans qu’aucune parole ne soit vraiment prononcée  que se fait la perception de la volonté divine. C’est par le dialogue avec les autres qu’il se prolonge, c’est par un éclairage avec les Ecritures qu’il se poursuit.

Ainsi, quand Dieu parle, il fait appel à l’intelligence humaine pour se faire comprendre. En face de chaque situation nouvelle, notre intelligence se met en mouvement. Elle, pèse le pour et le contre et s’appuie sur l’expérience millénaire des nombreux témoins de Dieu que la Bible nous a transmise et dont Jésus a porté témoignage.  Leur foi en Dieu  nous a appris que Dieu agissait toujours par amour et  qu’il ne voulait que le mieux être des hommes. Son seul but est donc de vivre en harmonie avec eux. Toute nos intuitions intérieures qui n’iraient pas dans ce sens ne viendraient  donc  pas de Dieu et ne seraient pas le reflet de sa parole.

Nous avons en effet, tendance à enfermer Dieu dans des schémas préétablis  en dehors desquels nous nous refusons généralement  à l’entendre. Les contemporains de Jésus étaient tellement   engoncés dans ces concepts qu’ils n’ont pas su reconnaître la parole de Dieu dans les propos de Jean Baptiste qui dénonçaient l’archaïsme de leurs pensées. En s’opposant à lui, ils   affirmaient  que Dieu ne pouvaient pas accueillir les pécheurs si bien que les incroyants, les gens sans éducation qui ne nourrissaient en eux aucun préjugé culturel étaient plus aptes que les croyants et les vrais pratiquants à entendre la parole de Dieu par sa bouche, à la comprendre et à la transmettre.

Il est curieux de constater que c’est encore le cas dans les débats de société quand on oppose la parole de Dieu  aux propositions que suggère  les problèmes éthiques actuels, si bien que l’Eglise se faisant, ferme ses portes à des hommes et  des femmes, non pas à cause de la parole de Dieu mais à cause de leur non-conformité à des traditions anciennes et respectables, mais  trop rigides pour accepter que Dieu adapte la bonne nouvelle de l’Evangile à l’évolution des mœurs.

Dans son commentaire de la parabole qu’il a raconté sur les deux fils  Jésus a   dénoncé notre manière de penser selon laquelle les projets de Dieu seraient établis à l’avance d’une façon immuable et que ses décisions seraient arrêtée de toute éternité. Il nous apprend que Dieu actualise sa parole en fonction de chaque situation nouvelle que nous vivons. A chaque situation nouvelle il nous demande d’exercer notre sagacité pour que sa parole y prenne corps parfois en opposition avec les traditions si bien qu’il met  Moïse en porte à faux par rapport à Jean Baptiste

Dieu œuvre toujours en fonction du bien des hommes, même  si les situations présentes ont évoluée par rapport au passé et que le mieux être des hommes prend un aspect nouveau. L’attitude des  deux frères de la parabole relève de cette problématique. Ils contestent par leur comportement l’ordre que leur donne leur père, et ils s’en  sortent, l’un et l’autre  par une dérobade qui les amène à confondre le oui et le non. Ils s’avèrent donc incapables d’être cohérents avec eux-mêmes. Le cas échéant, ni l’un ni l’autre ne pourrait se trouver en état d’ennendre la voix de Dieu et d’y répondre car ils se sont réfugiés dans le mensonge où Dieu ne pourrait trouver son compte.  En masquant leur réponse,  ils  portent atteinte à leur père, aussi injuste soit-il  et ne peuvent  pas  dans ces conditions se trouver en accord avec Dieu ni avec les hommes..