mardi 1 juillet 2014

Matthieu 13: 24-43 Le Bien et le Mal dimanche 20 juillet 2014



Matthieu 13/24-43

La parabole de la mauvaise herbe
24 Il leur proposa cette autre parabole : Il en va du règne des cieux comme d'un homme qui avait semé de la bonne semence dans son champ. 25 Pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de la mauvaise herbe au milieu du blé et s'en alla. 26 Lorsque l'herbe eut poussé et produit du fruit, la mauvaise herbe parut aussi. 27 Les esclaves du maître de maison vinrent lui dire : Seigneur, n'as-tu pas semé de la bonne semence dans ton champ ? D'où vient donc qu'il y ait de la mauvaise herbe ? 28 Il leur répondit : C'est un ennemi qui a fait cela. Les esclaves lui dirent : Veux-tu que nous allions l'arracher ? 29 Non, dit-il, de peur qu'en arrachant la mauvaise herbe, vous ne déraciniez le blé en même temps. 30 Laissez croître ensemble l'un et l'autre jusqu'à la moisson ; au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Arrachez d'abord la mauvaise herbe et liez-la en gerbes pour la brûler, puis recueillez le blé dans ma grange.
La parabole de la graine de moutarde
31 Il leur proposa cette autre parabole : Voici à quoi le règne des cieux est semblable : une graine de moutarde qu'un homme a prise et semée dans son champ. 32C'est la plus petite de toutes les semences ; mais, quand elle a poussé, elle est plus grande que les plantes potagères et elle devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent habiter dans ses branches. La parabole du levain 33 Il leur dit cette autre parabole : Voici à quoi le règne des cieux est semblable : du levain qu'une femme a pris et introduit dans trois mesures de farine, jusqu'à ce que tout ait levé. L'enseignement par les paraboles 34 Tout cela, Jésus le dit aux foules en paraboles ; il ne leur disait rien sans parabole, 35 afin que s'accomplisse ce qui avait été dit par l'entremise du prophète : Je prendrai la parole pour dire des paraboles, je proclamerai des choses cachées depuis la fondation du monde.
Jésus explique la parabole de la mauvaise herbe
36 Alors il laissa les foules et entra dans la maison. Ses disciples vinrent lui dire : Explique-nous la parabole de la mauvaise herbe dans le champ. 37 Il leur répondit : Celui qui sème la bonne semence, c'est le Fils de l'homme ; 38 le champ, c'est le monde, la bonne semence, ce sont les fils du Royaume ; la mauvaise herbe, ce sont les fils du Mauvais ; 39 l'ennemi qui l'a semée, c'est le diable ; la moisson, c'est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges. 40 Ainsi, tout comme on arrache la mauvaise herbe pour la jeter au feu, de même en sera-t-il à la fin du monde. 41 Le Fils de l'homme enverra ses anges, qui arracheront de son royaume toutes les causes de chute et ceux qui font le mal, 42 et ils les jetteront dans la fournaise ardente ; c'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents. 43 Alors les justes brilleront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles entende
 

Comment ne pas se sentir frustré quand on voit tout ce mal autour de nous et qu’on se sent incapable d’agir pour améliorer les choses. A force de regarder le monde au travers des médias habituels, nous avons nettement l’impression que le mal gagne du terrain et qu’il occupe tout l’espace. Prudemment les sociétés modernes ayant observé le phénomène ont cherché à se prémunir contre ce danger qui va croissant Elles ont inventé un indicateur de tendance qui leur permet de repérer les lieux où les nuages annonciateurs d’un surcroît de mal et de violence s’amoncellent.
Cela s’appelle les « Droits de l’homme ». A côté de cet indicateurs, on a mis en place des organismes, officiels ou non, qui réagissent au danger et signalent à l’opinion public ceux qui contreviennent aux règles édictées. C’est Amnesty International et l’A.C.A.T., ce sont les O.N.G., c’est l’ONU. Ces organismes préviennent, tentent de guérir les maux et se précipitent au secourir les victimes. Ainsi l’homme moderne se croit à l’ abri des provocations du mal que les nations ou les dirigeants peuvent faire aux individus.
Quand le mal a pour origine la nature et qu’il provoque les hommes dans leur santé, ceux-ci se retournent vers les hommes de science dont ils ont observé les progrès spectaculaires, mais les derniers événements les rendent très méfiants et on ne leur accorde plus beaucoup de crédit. On ne croit plus aux solutions que proposent les spécialistes pour venir à bout des fléaux naturels, ni même pour éradiquer les maladies que l’on dit encore incurables.

Malheur à l’homme qui se confie en l’homme avertissait Jérémie. Il ne faut pas être fin prophète pour observer que le mal sous forme de corruption s’insinue dans les sociétés les plus respectables et pollue ainsi nos refuges de sagesse et d’espoir. Nous découvrons que les critères d’appréciation du bien et du mal changent selon que l’on est d’un côté ou de l’autre d’une frontière. Curieusement, la morale des pays nantis se rit de celle des pays pauvres et veut leur donner des leçons, si bien que les pays riches continuent à s’enrichir malgré leur générosité apparente érigée au rang de doctrine, et les pays pauvres restent pauvres malgré les vertus de leurs habitants.
Ce simple survol de la situation de nos sociétés modernes nous amène à constater que le bien et le mal sont deux compagnons inséparables qui bien qu’ennemis semblent ne pas pouvoir se passer l’un de l’autre. La parabole qui sert de support à mon propos nous montre que les racines de l’ivraie sont étroitement emmêlées dans celles du froment. Jésus avait une vision réaliste du monde, mais cette vision ainsi décrite est plutôt démoralisante, puisqu’elle ne nous donne aucune solution. Si on veut éradiquer le mal on risque du même coup d’entraîner la disparition du bien et de faire un mal plus grand encore.
Faut-il alors baisser les bras, fuir ce monde et nous enfermer dans la piété et la prière comme certains le préconisent? Peut-on pieusement regarder le monde s’effondrer dans une tourmente effroyable que le cinéma d’avant garde nous décrit avec réalisme et attendre que ça se passe pour partager le salut éternel avec les élus? Non nous dit le Seigneur. Et il y a une bonne raison à cela. Nous sommes imprégnés nous aussi par le mal. S’il est solidement enraciné dans le monde, il est aussi solidement enraciné en nous. Un ennemi l’y a mis. Et Dieu ne peut pas nous laisser croire que nous pouvons nous attaquer à cet ennemi et le vaincre, puisqu’il est aussi en nous. Mais qui donc est-il?
Certains croient parfois que Dieu a fait la part des choses et qu’il a fini par s’accommoder de cet ennemi dont il se servirait pour provoquer les hommes et les ramener à la raison : « Il est un mal que le ciel en sa fureur inventa pour punir les crimes de la terre: la peste puisqu’il faut l’appeler par son nom... ». Ainsi philosophait Jean de La Fontaine et avec lui beaucoup pensent q
ue du bien peut sortir du mal. Certains sont enclins à croire que Dieu utiliserait le mal, comme le font les éducateurs qui se servent du martinet ou de la fessée. Pourtant l’Ecriture se porte en faux contre tout cela. Le mal y est clairement décrit comme un ennemi de Dieu. Dieu ne pactise pas avec lui. Dieu ne mange pas avec le diable, même avec une grande cuillère, il en fait son adversaire personnel et ne confie à personne d’autre que lui-même le soin de le combattre.
Ce que l’on constate, dès la première page de la Bible, c’est que Dieu lui même semble en être victime. Il est conscient du fait que le mal ou le diable ou quel que soit son nom s’est emparé d’une partie du monde et des hommes. C’est pour remédier à cela que Dieu décide de passer avec les humains un contrat de collaboration et faire triompher la vie là où le mal propose la mort. Dieu n’attaque pas pour autant le mal de front et ne nous demande pas de le faire. Au contraire il demande à l’homme de se mettre au service de Dieu en faisant le bien. Dieu sait que le bien triomphera du mal, car le mal porte en lui sa propre défaite et le bien porte en lui sa propre victoire
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Nous utilisons nos propres critères de justice, pour organiser le monde, sans vraiment savoir si nous sommes vraiment capables de reconnaître ce qui est « bien » ou ce qui est mal, car le mal et le bien sont étroitement imbriqués l’un dans l’autre. Ce qui est bien sous un aspect peut devenir mauvais vu sous un autre angle. Le mal semble dépendant du bien de la même façon que l’ombre est dépendante de la lumière et en est la conséquence. Nous prenons donc conscience qu’il y a aussi du mal en nous et que notre foi en Dieu ne peut l’éradiquer.
Il est bon alors de se tourner vers l’Ecriture et d’entendre Jésus nous dire de ne pas nous attaquer au mal, car c’est le travail de Dieu! Quant au bien, puisqu’il nous est impossible à coup sûr de faire le bon choix Il nous propose de nous y prendre autrement.
Dieu en se révélant aux hommes passe avec eux un contrat de vie. Dieu se révèle à nous comme celui qui fait vivre, même quand la mort semble avoir anéanti tout espoir. Il fait vivre même ce qui a perdu l’illusion d’exister. Ce contrat de vie que nous passons avec lui, est lié à la résurrection de Jésus. Il consiste à faire vivre ou à aider à vivre tout ce qui à vocation à vivre. Il consiste donc à faire des actes qui portent la vie en eux. Nous n’avons pas alors à nous poser la question de savoir si c’est bien ou si c’est mal. Jésus semble dire que tout ce qui provoque la vie est bon, même si celui pour lequel on agit nous paraît mauvais ou perdu, même si nos critères de morale le condamnent. Il nous est alors demandé d’imiter Dieu et d’être porteur de vie. C’est à partir de ce raisonnement simple que sont appelé à agir les aumôniers de prison, par exemple. Comment être présent auprès de ceux que le société réprouve si nous ne sommes pas persuadés que Dieu a pour eux des projets de vie. Nous ne trahirons jamais Dieu si par notre action, nous favorisons tout ce qui fait vivre.

Certes, la morale des hommes ou la morale sociale verra d’un mauvais œil un tel enseignement, car en donnant des gages de vie au méchant, nous semblons compromettre l’avenir de la société. Est-ce aussi sûr? Il est clair pourtant que Dieu nous demande d’agir de telle sorte que la vie se dégage de nos actions et que le mieux être des hommes doive être l’aboutissement de ce que nous faisons, quels que soient les hommes, même si ceux qui sont  « sages » ou plus savants que nous ou mieux informés que nous ou mieux placés que nous pensent le contraire.

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