vendredi 4 avril 2014

Actes 10:34-43 - plus d'angoisse 16 avril 2017





34 Alors Pierre prit la parole : En vérité, dit-il, je comprends que Dieu n'est pas partial, 35 mais qu'en toute nation celui qui le craint et pratique la justice est agréé de lui. 36 Il a envoyé la Parole aux Israélites, en leur annonçant la bonne nouvelle de la paix par Jésus-Christ : c'est lui qui est le Seigneur de tous. 37 Vous, vous savez ce qui est arrivé dans toute la Judée, après avoir commencé en Galilée, à la suite du baptême que Jean a proclamé : 38 comment Dieu a conféré une onction d'Esprit saint et de puissance à Jésus de Nazareth qui, là où il passait, faisait du bien et guérissait tous ceux qui étaient opprimés par le diable ; car Dieu était avec lui. 39 Nous sommes témoins de tout ce qu'il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem. Celui qu'ils ont supprimé en le pendant au bois, 40 Dieu l'a réveillé le troisième jour ; il lui a donné de se manifester, 41 non à tout le peuple, mais aux témoins désignés d'avance par Dieu, à nous qui avons mangé et bu avec lui après qu'il s'est relevé d'entre les morts. 42 Et il nous a enjoint de proclamer au peuple et d'attester que c'est lui que Dieu a institué juge des vivants et des morts. 43 Tous les prophètes lui rendent ce témoignage : quiconque met sa foi en lui reçoit par son nom le pardon des péchés.

Nous devrions être des gens heureux et épanouis dans le monde où nous sommes.  Certes tous  n’ont pas le même sort et nous ne  devrions pas  négliger  les injustices qui sont faites au mal chanceux dans notre pays et dans les autres.  Mais si on se permet de jeter  un regard sur le passé, nous constaterons que  le sort de ceux qui vivaient,  ne serait-ce que deux générations plus tôt,  ne souffre pas la comparaison avec la nôtre.   Malgré  les insatisfactions  dont on ne cesse de faire état, nous sommes bien forcés d’admettre que  les techniques de progrès ne cessent de battre des records d’ingéniosité et nous espérons qu’en  dépit de la surpopulation de la planète, le génie humain réussira à nourrir tout le monde et à gommer les dernières difficultés qui font encore de l’ombre au tableau de notre insatisfaction.

Certains de la capacité humaine à surmonter les obstacles, il est  évident semble-t-il que  nous nous avançons vers un avenir serein et sans nuage puisque les désastres   causés par les guerres sont  définitivement relégués au magasin des choses dépassées.   Pourtant un tel discours  est perçu  comme relevant d’une utopie ridicule. Et on  se gausse à l’idée que quelques illuminés  pourraient tenir un tel langage.  Face  à un tel discours, chacun s’empresse d’énumérer les causes d’insatisfaction qui contrediraient les propos qui viennent d’être suggérés.  Il faut donc se résigner au constat selon lequel l’homme, au faîte  de sa réussite technique et à la veille de mettre en place des prouesses médicales inespérées ne réussit pas à rendre ses peuples heureux. Que leur manque-il donc ? S’ils le savaient ils sauraient dans quel sens orienter leurs recherches, mais ils ne le savent pas.

En fait l’insatisfaction que tous ressentent ne se formule pas de la même manière chez les uns et chez les autres.  De ce constat nous comprenons  que l’homme qui  se comporte comme un champion de la découverte et  s’affiche  comme un prince de l’invention, qui est également  un génie de la technique est en fait insatisfait de lui-même. Son insatisfaction  et sa morosité ne viennent pas de l’extérieur de lui, mais lui sont intérieurs.  Ce phénomène sévit à tous  les niveaux de la société et n’épargne personne  parce qu’on ne peut retourner ses griefs contre personne.  On ne peut même pas accuser les autres  car chacun fait partie des autres  et partage la morosité collective.

Jadis, les hommes savaient donner des noms à ce  qui les perturbait  et ils savaient la cause de leurs inquiétudes. Ils accusaient les mauvais génies  qui peuplaient les forêts et qui se faisaient la guerre entre eux au détriment  des hommes.  Ils pensaient aussi que les dieux dans les lieux où ils se trouvaient se jouaient des humains et éprouvaient un malin plaisir  à leur rendre la vie rude. Quand le génie humain (encore lui) a  compris que les esprits de la forêt  étaient inoffensifs parce qu’inexistants et que le  Panthéon  ou l’Olympe étaient sans locataires parce qu’il n’y avait qu’un seul Dieu pour régenter l’univers,  les humains  n’en sont pas moins restés  inquiets.  Leur angoisse a seulement  changé d’aspect.  Bien évidemment cela ne s’est pas fait d’un seul coup,  mais c’est  dans ce sens là que s’est fait l’évolution de la pensée, par un transfert et une modification des angoisses, et c’est Dieu lui-même qui en  fut le sujet.

Les humains ont  alors  pensé  que leurs malheurs et leurs inquiétudes  avaient  pour origine leur mauvaise relation avec ce Dieu tout puissant qui, pour régner en maître, était jaloux de ses prérogatives et faisait subir des sévisses à l’humanité insoumise et désobéissante.  C’est au  moment  où cette crise s’est faite insupportable qu’est née la Réforme comme une forme de révolte contre ce Dieu  insupportable, comme si Jésus Christ n’avait rien changé auparavant au   cours des choses.  Apparemment  son action n’avait pas suffi et la crainte n’avait pas disparu. Tous les hommes n’en avaient pas été libérés. Il y avait donc, encore  d’autres comportements à dénoncer.   Pourtant depuis des siècles  Jésus avait fait tout le travail, mais on n’avait pas  vraiment compris ce qu’il était venu apporter.

Si  dans les temps modernes que nous traversons les croyances  en Dieu se sont atténuées et  ont rendu  Dieu inoffensif, croit-on,  les angoisses ont subsisté cependant. Ce n’est pas en s’écartant de Dieu que les choses allaient changer pour ceux qui ne  croyaient plus en lui. Ils auraient mieux fait  d’écouter ce que Jésus  avait  dit à son sujet   jadis, et d’essayer de comprendre quelles solutions il avait tenté d’apporter à leurs peurs. Un retour aux sources s’impose donc. On découvrira alors   que Jésus demandait aux siens d’inverser les valeurs pour que tout change et que les peurs se transforment en espérance.

Souvenez-vous  des propos de Jésus quand il parlait  de Dieu, c’est à un Père bien veillant et miséricordieux qu’il nous adressait et il donnait des tas d’exemples où ce Père était en décalage complet avec l’image qu’on se faisait traditionnellement de Dieu. Il accueillait son fils débauché sans repentir, absolvait une femme adultère sans aucune  réserve, promettait le salut à des païens aussi bien qu’à des samaritains ou à des juifs. Avant tout  le  Dieu dont il parlait était infiniment bon,  et préférait faire aveu de faiblesse plutôt que de faire violence contre qui que ce soit. Appelez le donc Papa, et vous verrez que ça changera vos relations avec lui.

Ne pensez pas non plus que ce Dieu voulait punir les hommes  en leur envoyant toutes sortes de maladies, mais  c’est plutôt lui qui cherchait à les guérir quand ils étaient en souffrance. Jésus mêlant le geste à la parole imposait les mains aux malades et ils étaient guéris. Si vous croyez encore que Dieu voulait  imposer sa toute puissance  aux hommes  en  menaçant   de les punir de leurs péchés par  les effets  destructeurs des  éléments déchaînés, tournez les regards vers Jésus qui apaisait la tempête pour sécuriser ses amis inquiets. Jésus était habité par l’esprit de Dieu qui refusait d’agir contre les hommes pour les contraindre à l’obéissance.  Au contraire, il  leur communiquait l’énergie de son esprit qui les rendait capables de voir  les choses  autrement  et d’agir autrement.

C’est en tenant  des propos semblables que Pierre s’est adressé aux païens stupéfaits. Ce discours nouveau les a étonné et les a séduits. C’est alors qu’ils ont senti l’esprit les pénétrer  et qu’ils se sont  mis  à croire à ce Dieu qui se présentait d’une manière toute nouvelle, qui les déculpabilisait et qui colorait l’avenir d’espérance.

Il y a cependant  un pas de plus à faire. Il ne suffit pas  seulement de croire. Il faut  encore donner du sens  à sa vie  en se laissant guider par cet  esprit qui s’impose à nous de la part de Dieu et donne du sens à notre ’avenir.

Mais l’avenir, c’est quoi ? 
Si l’esprit de Dieu nous habite tout entier, il habite notre présent  et  aussi notre avenir si bien que  la mort qui nous attend prend  un tout autre aspect. Elle devient certes la fin de quelque chose, mais elle devient aussi le début d’autre chose si bien que la mention de la résurrection arrive ici comme une cerise sur le gâteau  pour apporter une conclusion positive à notre propos. 

 Jésus a été le témoin de ce Dieu qui nous invite à voir les choses autrement.  Il a manifesté que le mot « divinité » se confondait avec celui de  « bonté »  et aussi avec celui de « vie », c’est pourquoi  le pardon des péchés a pris une si grande place dans ses propos. Il est  désormais important pour nous  que  nous orientions  notre vie pour que tout cela devienne vérité en nous. C’est alors que l’espérance qui se manifestera  au travers de nos dires et de nos faires sera le meilleur témoignage que  nous pourrons rendre à ce Dieu qui domine nos craintes, anéantit nos peurs et nous ouvre à une vie véritable. 



Ces quelques illustrations de van Gogh me semblent aptes à illustrer ce qui vient d’être écrit

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