jeudi 20 mars 2014

Ezéchiel 37:12-14 les ossements desséchés


Ezéchiel  37 :12-14 La vision des ossements desséchés - dimanche 6 avril 2014

1 La main du SEIGNEUR fut sur moi ; le SEIGNEUR me fit sortir par un souffle et me déposa au milieu de la vallée ; celle-ci était remplie d'ossements. 2 Il me fit passer auprès d'eux, tout autour : ils étaient très nombreux, dans la vallée, et ils étaient très secs.
3 Il me dit : Humain, ces ossements pourront-ils revivre ? Je répondis : Seigneur DIEU, c'est toi qui le sais ! 4 Il me dit : Parle en prophète sur ces ossements. Tu leur diras : Ossements desséchés, écoutez la parole du SEIGNEUR ! 5 Voici ce que dit le Seigneur DIEU à ces ossements : Je fais venir
en vous un souffle, et vous vivrez ; 6 je placerai sur vous des tendons, je ferai pousser de la chair sur vous, je vous recouvrirai de peau, je mettrai en vous un souffle, vous vivrez, et ainsi vous saurez que je suis le SEIGNEUR (YHWH) .
7 Je parlai en prophète, selon ce qui m'avait été ordonné. Et comme je parlais en prophète, il y eut un bruit, il y eut un frémissement — et les ossements se rapprochèrent les uns des autres. 8 Je constatai qu'il y avait sur eux des tendons. La chair se mit à pousser, et la peau les recouvrit par-dessus, mais il n'y avait pas de souffle en eux.
9 Il me dit : Parle en prophète sur le souffle, parle en prophète, humain ! Tu diras au souffle : Ainsi parle le Seigneur DIEU : Viens des quatre vents, ô souffle ! Souffle sur ces tués, et qu'ils revivent ! 10 Je parlai en prophète, comme il me l'avait ordonné. Alors le souffle vint en eux, ils reprirent vie et se tinrent debout sur leurs jambes. C'était une très grande armée, une armée immense.

11 Il me dit : Humain, ces ossements, c'est toute la maison d'Israël. Ils disent : Nos ossements sont desséchés, notre espoir s'est évanoui, nous sommes perdus ! 12 A cause de cela, parle en prophète ! Tu leur diras : Ainsi parle le Seigneur DIEU : J'ouvre vos tombes, je vous ferai remonter de vos tombes, ô mon peuple, et je vous ramènerai sur la terre d'Israël. 13 Ainsi vous saurez que je suis le SEIGNEUR (YHWH), lorsque j'ouvrirai vos tombes et que je vous ferai remonter de vos tombes, ô mon peuple ! 14 Je mettrai mon souffle en vous, et vous reprendrez vie ; je vous ramènerai sur votre terre, et ainsi vous saurez que c'est moi, le SEIGNEUR (YHWH), qui ai parlé et agi — déclaration du SEIGNEUR.


Qu’adviendra-t-il de nous quand nos yeux se seront fermés pour la dernière fois et que nous aurons quitté le monde des vivants?. On aimerait forcer le secret des textes et chercher au-delà de ce qui est écrit pour savoir ce que Dieu nous cache. Nous savons bien que la Bible, dans l’Ancien Testament  ne nous dit que peu de choses sur l’au-delà et encore moins sur la résurrection. A part ce texte qui nous intéresse aujourd’hui et un autre texte issu de  Maccabées 7/9, il n’y a pas d’autres textes explicite sur la question. Pourtant beaucoup aimeraient en  savoir plus. Ils pensent même que certains initiés seraient à même de révéler ce qu’il y a derrière le non-dit des textes et ils mettraient volontiers Ezéchiel au rang de ceux-ci

Dans ce passage d’Ézéchiel, le prophète brosse une fresque superbe et grandiose décrivant  la  résurrection des corps avec beaucoup de réalisme et avec un art consommé de la description.  Les os éparses se cherchent et se retrouvent,  les muscles qui avaient disparu se régénèrent, les corps se reforment et la peau les recouvre, les nerfs leur donne du mouvement. L’Esprit vient sur eux  et ils deviennent  une très grande armée.  On serait tenté de croire que le prophète ferait partie de ces heureux   initiés  qui auraient eu droit à une révélation supplémentaire. En fait  il n’en est rien, car ce n’est pas de la résurrection des humains qu’il tente de parler ici mais de la résurrection du  peuple.  Ce qu’il décrit ne correspond pas au retour à la vie  d’individus distincts mais  à celui    d’une nation. Il s’agit du peuple d’Israël éparpillé sur les lieux d’exil de la Babylonie.

Le peuple anéanti a perdu l’espérance de se réunifier un jour, de retrouver sa terre abandonnée et de revivre une nouvelle histoire dans ce pays que personne ne veut oublier. La parole du prophète retentit sur la terre d’exil pour redonner du souffle à ces exilés qui n’en ont plus. La résurrection du peuple est possible  dit-il, et elle se réalisera. Mais qu’en est-il de la résurrection des individus. Il n’en dit   rien.

Certainement la théologie officielle du peuple juif ne parlait pas de résurrection, elle laissait entendre depuis longtemps que les morts s’endormaient dans le monde des ombres pour lentement disparaître à jamais. C’est ce que nous raconte l’épisode du Livre de Samuel, où le roi Saül demande à une sorcière de réveiller le fantôme de Samuel pour lui dire son avenir (1 Samuel 28). Mais ce n’est pas parce que les théologiens officiellement reconnus affirment quelque chose que le peuple se rallie en totalité à ce qu’ils disent. On sait bien, même aujourd’hui encore que des croyances populaires  circulent et que malgré l’avis contraire des spécialistes elles ont force de vérité.

Il en était certainement de même à l’époque ancienne où la foi d’Israël étaient en train de se façonner et où les croyances en une autre vie s’ élaboraient. D’où venaient-elles ? A qui étaient-elles empruntées ? Les spéculations  vont bon train, mais la croyance en une survie après la mort  s’imposait lentement.   Il n’est  pas impossible qu’Ézéchiel fût déjà habité par ce courant de pensée et s’en soit servi pour exprimer ses convictions en décrivant la restauration du peuple d’Israël. On trouvera réellement formulée  cette conviction dans le deuxième livre des Maccabées  (deuxième siècle av JC) et  elle sera caractéristique  du point de rupture entre les Pharisiens et les Sadducéens.  A l’époque de  Jésus,  dans l’épisode de la résurrection de Lazare, Marie affirme sa foi en la résurrection des morts comme en une croyance fermement établie.

Curieusement une croyance qui ne s’appuie sur aucun enseignement de la Thora a  fini par s’imposer comme une vérité centrale des religions monothéistes. Ainsi les mystères ultimes de la révélation nous demeurent cachés.   Au cours des premiers siècles de l’ère chrétienne, l’esprit de Dieu a travaillé les humains au point que cette vérité  deviendra le point central de la foi chrétienne à partir de laquelle les croyants qui se réclament de Jésus  affirmeront qu’après son martyr,  il  n’a pas été englouti dans  le néant mais que sa vie a subsisté sous une autre forme et d’une manière plus gratifiante  que la vie terrestre.

Les choses  seraient vraiment simples si on pouvait s’en tenir là, mais  les esprits rationalistes font barrage,  aujourd’hui plus que jamais, ils s’opposent à de telles idées. Ils demandent des preuves. Ils contestent que de telles affirmations puissent être raisonnables. Mais le phénomène n’est pas nouveau.  L’apôtre Paul, sur l’aréopage d’Athènes n’a pas réussi à se faire entendre sur ce sujet et à affirmer ses convictions. Les savants de l’époque se sont poliment retirés en disant qu’ils viendraient l’écouter sur ce sujet une autre fois. Tout l’argumentaire de la foi chrétienne s’effondrait  sous les coups des philosophes grecs ( Actes 17 :16-34)

Inutile de dire que dans nos sociétés contemporaines, les mêmes esprits forts développent les mêmes idées si bien que face à leur logique nous en restons au même point bien qu’au cours des siècles l’esprit de Dieu ait continué à travailler les humains si bien que cette vérité sur la résurrection continue à s’imposer  dans la pensée de beaucoup.

Il se trouve cependant que Dieu n’a jamais voulu qu’aucun article de foi ou quoi que ce soit des vérités chrétiennes ne soit démontré ou démontrable. La foi qui donne du sens à notre vie et qui s’impose à nous est d’abord le fait d’une  expérience  personnelle qui s’impose à nous par une  conviction intérieure. C’est Dieu qui entre en dialogue avec nous  et les vérités qui s’imposent à nous ne deviennent conviction que si nous savons écouter Dieu en commençant  par faire silence devant lui. Pourtant, si les expériences spirituelles des autres et l’enseignement des maîtres sont pour nous des repères nécessaires et utiles, ils  n’ont pas force de démonstration.  Ils ne peuvent se substituer aux résonnances de notre vie intérieure partagées avec Dieu.

Dieu a mis Jésus Christ sur notre chemin comme un guide efficace. Sa personne prend corps en notre âme pour soutenir et orienter les intuitions que l’esprit de Dieu dépose en nous.  Le chercheur  de Dieu ne  trouvera nulle part  la démonstration de la résurrection.  Il la découvrira en lui-même dans la rencontre qu’il fera avec Dieu tel qu’il se révèle en la personne de Jésus. Son esprit inscrit alors la résurrection comme une conviction profonde au fond de  son âme. La foi  s’enrichit en lui par le silence qui seul permet l’écoute. Cela lui  prendra certainement du temps, mais notre temps appartient à Dieu et  c’est lui qui le remplit. Il nous entraîne ainsi au-delà de cette vie dans une autre dont lui seul connaît les dimensions, mais dont il n’a pas décidé de révéler la nature.




Auteur anonyme

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