lundi 22 juillet 2013

Luc 12:32-48



 Luc 12: 32-48 «  tenez vos lampes allumées » - dimanche  11 Août 2013

Voir aussi en deuxième partie un autre sermon sur ce sujet de juillet 2016




32 N'aie pas peur, petit troupeau ; car il a plu à votre Père de vous donner le Royaume.

33 Vendez vos biens et donnez-les par des actes de compassion. Faites-vous des bourses qui ne s'usent pas, un trésor inépuisable dans les cieux, là où aucun voleur n'approche et où aucune mite ne ronge. 34 Car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur.

35 Tenez-vous prêts, la ceinture aux reins et les lampes allumées. 36 Vous aussi, soyez semblables à ces hommes qui attendent que leur maître revienne des noces, afin de lui ouvrir sitôt qu'il arrivera et frappera.


 37 Heureux ces esclaves que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller ! Amen, je vous le dis, il se mettra à son tour en tenue de travail, il les installera à table et il viendra les servir. 38 Qu'il arrive à la deuxième ou à la troisième veille, s'il les trouve ainsi, heureux sont-ils !

39 Sachez-le bien, si le maître de maison savait à quelle heure le voleur doit venir, il ne laisserait pas fracturer sa maison. 40 Vous aussi, soyez prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure que vous ne pensez pas.


41 Pierre lui dit : Seigneur, est-ce à nous que tu adresses cette parabole, ou aussi à tous ? 42 Le Seigneur dit : Quel est donc l'intendant avisé et digne de confiance que le maître nommera responsable de ses gens, pour leur donner leur ration de blé en temps voulu ? 43 Heureux cet esclave, celui que son maître, à son arrivée, trouvera occupé de la sorte ! 44 En vérité, je vous le dis, il le nommera responsable de tous ses biens. 45 Mais si cet esclave se dit : « Mon maître tarde à venir », qu'il se mette à battre les serviteurs et les servantes, à manger, à boire et à s'enivrer, 46 le maître de cet esclave viendra le jour où il ne s'y attend pas et à l'heure qu'il ne connaît pas, il le mettra en pièces et lui fera partager le sort des infidèles. 

47 L'esclave qui aura connu la volonté de son maître, mais qui n'aura rien préparé ni fait en vue de cette volonté sera battu d'un grand nombre de coups. 48 En revanche, celui qui ne l'aura pas connue et aura fait des choses qui méritent un châtiment ne sera battu que de peu de coups. A quiconque il a été beaucoup donné, il sera beaucoup demandé ; de celui à qui on a beaucoup confié, on exigera davantage.




Le monde où nous sommes ne serait-il qu’une illusion ? La vérité sur les êtres et les choses que nous rencontrons est sans doute différente de celle que nous percevons. Les expériences de la vie nous montrent que la personnalité des humains est plus complexes que ce que nous en saisissons au premier contact. Ils ne se livrent pas facilement et nous offrent la plus part du temps un visage derrière lequel nous avons du mal à discerner leur vérité. Il faut bien les connaître pour y arriver.

Pourquoi se cache-t-on ainsi ? Pourquoi ne laissons-nous pas percer facilement le fond de nos pensées ? Nous pouvons certainement apporter de multiples réponses à ces questions qui expliqueraient notre propension à nous cacher. Jésus pour sa part ne semble pas approuver une telle attitude et il nous conseille de laisser transparaître la lumière qui éclaire notre âme. La connaissance de Dieu devrait mettre en nous une espérance qui irradierait de tout notre être et qui éclairerait ceux qui nous croisent. Notre seule présence sur la même route qu’eux devrait projeter sur eux comme un reflet de la réalité divine qui est en nous. 

Pourquoi rêver ? Nous savons qu’une telle réalité ne se produit que rarement et que la sérénité que met la foi en nous est peu visible pour les autres. Ce n’est pas que notre foi ne soit pas authentique, mais c’est que nous partageons les mêmes soucis que nos contemporains et ce sont eux qui voilent la vérité qui nous habite. Nous avons du mal à laisser notre foi prendre le dessus sur les affaires de ce monde. 


En effet comment dominer sereinement les problèmes de santé qui arrivent sur nous à l’improviste. Comment affronter, les déboires que nous procurent nos proches ou comment faire face aux fins de mois difficiles ? Les soucis nous submergent souvent et nous avons du mal à leur opposer une sérénité à toute épreuve. En dépit des difficultés que nous partageons avec tous, la foi en Jésus Christ devrait nous permettre de dépasser les difficultés du monde sensible d’aujourd’hui pour percevoir les réalités dernières du monde de demain. 

Nous savons que notre vie est liée aux hasards des événements et que notre sort ne sera pas différent de celui de nos contemporains. Si la foi en Dieu ne nous permet pas d’échapper à notre sort, elle nous permet de vivre le quotidien avec la certitude que nous ne sommes ni seuls ni abandonnés. Nous savons que nous sommes accompagnés par Dieu qui donne à notre vie une qualité spéciale. Nous entrevoyons au-delà du temps présent un autre temps où Dieu habitera toujours et donnera de la plénitude à notre personne.

Le fait de savoir que Dieu nous tient la main et guide nos pas, donne à notre existence une qualité de vie qui devrait être communicative. Nous devrions donc être éclairés par cette lumière qui vient d’en haut et qui devrait également éclairer à notre contact, le chemin de nos compagnons de route. Telle est la mission qui nous est confiée par Dieu et telle devrait être le sens de la vie de la plupart de ceux qui partagent notre foi. 

Mais apparemment cela ne marche pas. Tout cela semble être une illusion car tout se passe comme si cette lumière n’advenait pas et restait invisible aux autres. Nous aurions cependant tort de nous culpabiliser parce que cela ne se produit pas comme nous le voudrions. Les hommes d’aujourd’hui sont aveuglés par d’autres lumières que la lumière de Dieu que nous sommes censés faire rayonner. 

Il y a d’autres sources de lumière, que celle qui vient de Dieu et qui ont la prétention d’éclairer les peuples. On s’en est servi pour  présider aux révolutions du passé. Elles était plus  rassurantes  et plus immédiates. Les peuples ont préféré se confier à leur sagacité  et leur ont laissé le soin de construire des sociétés plus justes et plus fraternelles. Elles avaient les mêmes prétentions que celles de l’Evangile et elles se proposaient de réussir là où l’enseignement de Jésus Christ paraissait avoir échoué.

En effet les promesses issues de la  tradition évangélique n’ont plus l’heur d’être écoutées. Les chemins de Dieu ont été assombris par les églises elles-mêmes. On ne voit toujours pas transparaître à travers les communautés chrétiennes les promesses d’un avenir heureux.  Les Chrétiens eux-mêmes, à part exception ne font pas preuve d’un enthousiasme qui leur permettrait de faire face aux sollicitations du moment. On les perçoit plutôt comme des êtres qui ont raté le tournent de la modernité. 

Depuis cette époque que l’on a curieusement appelée « le siècle des lumières » on a enseigné que l’homme était capable par lui-même de donner du sens à l’avenir. Seul l’esprit humain, éclairé par l’expérience pourrait conduire l’humanité vers un avenir rayonnant. Ces idées se sont facilement imposées  car elle proposaient aux hommes de devenir maîtres de leur destin,  face à un monde religieux qui avait accaparé tous les leviers qui régissent la société.


On a cru alors, que le monde guidé par la science et libéré des entraves de la superstition religieuse allait évoluer vers un avenir heureux. On a cru alors, que les hommes devenus frères allaient partager ensemble les bienfaits de la connaissance. Malgré les révolutions que l’on disait nécessaires, malgré les réformes que l’on pensait inévitables, malgré les guerres toujours plus meurtrières dont on disait que la dernière serait forcément la dernière avant que ne s’ouvre un âge d’or, malgré tout cela, le temps heureux promis aux hommes n’arrivait toujours pas. Et les hommes ne l’attendent plus.

Leurs illusions sont tombées et les hommes ne croient plus en l’homme. Ils ne croient pas davantage en Dieu. Dieu a perdu toute fonction dans une société d’où on l’a chassé. Les sciences humaines ont remis en cause les vérités spirituelles sur lesquelles le passé avait construit tout son équilibre. Les sciences ont introduit le doute dans le monde de Dieu et ont mis un voile sur les réalités spirituelles si bien que l’on accepte difficilement toute lumière qui pourrait venir d’une réalité réprouvée.

Malgré le discrédit qui est tombé sur les vérités qui affirmaient la capacité de l’homme à gérer à lui tout seul l’avenir de nos sociétés, les hommes restent encore dans l’illusion que tout n’a pas encore été dit. Malgré les échecs auxquels on a fait allusion, on garde encore l’espoir de faire partie de cette partie du monde qui continuera encore pour un temps à bénéficier des avantages acquis par la science et la révolution des lumières. Beaucoup espèrent encore profiter longtemps, contre toute logique et toute morale, des bienfaits ventés par des théories qui jusqu’ici ont échoué à propager le bonheur universel. 

Les lumières d’une société qui a exclu Dieu de son univers, bien qu’elles soient en train de s’éteindre produisent encore des reflets qui bercent les âmes des occidentaux d’illusions. 
Parmi tout ce scintillement de lumières diverses, nous vivons dans un monde où le clair-obscur des idées continue à nous fasciner. La personne du Dieu de Jésus Christ qui se propose de donner du sens à la vie des hommes n’est pas morte et continue à faire son effet et à gagner des adeptes. La lumière encore faible que répandent les croyants est toujours assez vive pour montrer aux hommes qu’il y a d’autres voies pour trouver le sens de leur vie. Dieu reste présent dans ce monde grâce à ceux qui croient en lui. L’espérance est loin d’être morte, bien que chacun doive faire l’effort de trouver le chemin de la foi. 
Ce chemin se dessine dans le désir de ceux qui cherchent d’autres vérités que celles qui sont encore dominantes. Dieu se sert de ce désir pour venir à leur rencontre.


Il leur propose une expérience de foi propre à chacun, il s’empare de leur vie et met en eux l’espérance. Le nouveau croyant devient alors un porteur de lumière pour ceux qui cherchent une autre voie. C’est ainsi que Dieu ne désespère pas de construire ce monde nouveau que Jésus appelait son Royaume.

 UN AUTRE SERMON 7 JUILLET 2016/


L’idée selon laquelle l’homme serait seul dans le monde face au hasard des événements n’est pas nouvelle. Depuis bien longtemps elle a  fait partie des questions qui interpellent l’humanité en quête de réponse  aux questions posées par   l’évolution
 déconcertante du monde. C’est ce que pensent  beaucoup d’incroyants qui  estiment marquer des points en oppositions aux croyants qui ne semblent pas avoir de réponses convaincantes.  On  prétend que l’approche du monde  par les croyants de jadis est devenue obsolète et que les défis auxquels on  était confronté ne trouvaient de réponse en Dieu que par de vaines prières. Aujourd’hui ce genre de problèmes semble dépassé  et ces mêmes défis n’espèrent  plus trouver de solution   que dans la sagesse humaine. C’est la science que l’on croit seule capable de solutionner les épidémies et on ne croit plus que Dieu puisse nourrir les affamés en envoyant une manne céleste.

Dans tous les domaines, les penseurs contemporains estiment que seul l’homme pourra apporter des  réponses cohérentes aux problèmes qui aujourd’hui restent encore sans réponse. C’est ce à quoi s’attachent les penseurs du transhumanisme, par exemple qui vont même jusqu’à  envisager de prolonger la durée de la vie humaine au-delà des limites du raisonnable. Si sur le plan technique, on peut les suivre dans cette utopie, aucune réponse humaine cependant ne donne de solutions  pour s’opposer à la folie des hommes quand elle se déchaîne et menace de mener le monde à sa ruine.

Ces idées selon lesquelles les hommes seraient seuls, confrontés à leur destin ne sont pas nouvelles et ne viennent pas du monde des incroyants. Depuis le haut Moyen Age les théologiens juifs de la kabbale ont  émis l’hypothèse selon laquelle Dieu  depuis la création se serait retiré du monde pour laisser aux  hommes le soin de le gérer.  Cette idée plus récemment a été reprise pas Spinoza et aujourd’hui par d’autres encore.

En lisant le passage de ce jour avec attention il semblerait que Jésus lui-même ouvre la voie à cette idée qu’il traite en forme de parabole. Il imagine le maître d’un domaine derrière lequel on pourrait voir se profiler le visage de Dieu, qui partirait en voyage, laissant ses serviteurs maîtres des lieux et responsables de la bonne marche de ses affaires. Il n’est pas très difficile d’y voir la réalité de notre monde. Si les serviteurs ont la liberté de faire ce qu’ils veulent, ils ont cependant reçu des consignes pour gérer correctement le domaine afin  que les choses se passent bien en l’absence du maître. Si la maison  doit être bien éclairée, c’est pour qu’aucun coin ne soit laissé dans l’ombre et qu’aucun espace ne soit négligé. Chacun devra être en vêtement de travail et devra mettre ses mains dans le cambouis pour que les moteurs bien huilés tournent normalement.

Libre à chacun maintenant de faire ce qui lui plait. Chacun peut suivre les consignes et faire ce à quoi le maître s’attend. Chacun peut s’approprier les clés du domaine et s’en prendre à son aise, il peut piller à son profit les réserves, opprimer et exploiter ceux qui ont la malchance d’avoir été placés sous ses ordres. Il nous suffira d’un faible effort de transposition pour imaginer notre monde dans lequel   les règles les plus fondamentales du vivre ensemble sont souvent bafouées

Jésus dans cette histoire prévoit un retour du maître et une reprise par lui des affaires de son domaine, les mauvais serviteurs seront punis et les  bons seront récompensés. Il faut bien que la morale soit sauve ! Mais réflexion faite, ce retour du maître  fait partie des suppléments  dont on n’a pas forcément besoin pour comprendre le texte. Il suffit d’imaginer que si ceux qui exploitent le domaine à leur profit continuent à le faire d’une manière injuste, tout cela finira par s’effondrer.  A force de casser la baraque, elle finira bien par s’écrouler, même si cela prend du temps. Est-ce là que nous en sommes ?

Mais Jésus n’est pas fou, il ne raconte pas  cette histoire pour laisser  les lecteurs gamberger. Jésus nous parle bien ici de la manière dont le monde doit être géré.  Dieu en créant les hommes n’en a pas fait des êtres irresponsables.  Ils  peuvent faire des erreurs, ils peuvent même être mauvais et commettre des abus, mais ils ne sont pas tous ainsi et s’ils ont des règles, c’est d’une part pour les respecter et pour les retrouver en cas de dérapage. Mais quelles sont ces règles ? Elles ont été données dans les premières phrases du récit dans des paroles rassurantes : « n’ayez pas peur ».   Il s’agit de ne pas avoir peur de gérer ce monde qui nous est confié car le succès de l’entreprise est déjà acquis.  Jésus qui nous parle au nom de Dieu nous garantit que nous sommes capables de mener à bien  la gestion du monde qui nous est confié, le succès de l’entreprise est déjà inscrit dans le programme : «  n’aie pas peur petit troupeau car il a plu à mon Père de vous donner le Royaume. »


Si donc Dieu a pris  ses distances par rapport à la gestion du monde, il ne nous a pas laissé sans la possibilité d’agir, il a mis en nous cette certitude que si nous respectons ses consignes tout se passera bien et les choses iront dans le bon sens.  Nous devons donc faire confiance à Dieu en sachant qu’il a fait les bons choix.

Bien évidemment, il ne relève pas de notre compétence d’empêcher ceux qui n’agissent pas comme il le faudrait d’en faire tout à leur guise, mais il est de notre responsabilité de témoigner par notre attitude  qu’ils ne suivent pas la bonne voie et ainsi de les pousser à se convertir à une autre manière de voir les choses. J’entends déjà les sceptiques qui doutent du succès d’une  telle attitude et qui pensent que tout va mal en regardant évoluer notre société.  Mais, en fait, nous ne sommes pas vraiment des acteurs d’un tel défi, nous sommes de simples agents du Saint Esprit. Nous lui ouvrons simplement la voie par notre présence  si bien que nous agissons de telle sorte que la fraternité, le partage et l’espérance deviennent  lentement les signes d’un changement d’attitude possible de beaucoup d’humains. C’est ce que Jésus nous demande de faire quand il nous demande de veiller.

La demande de Jésus contient deux injonctions. La première relève de la confiance en Dieu. Dieu  n’est pas irresponsable au point d’avoir laissé le monde se débrouiller  tout seul  sans lui donner la chance de réussir, et la deuxième consiste à être assez conscients de la responsabilité que Dieu nous donne à chacun et de la confiance qu’il nous fait pour que ça marche !

Gens de peu de foi que nous sommes ! Avons-nous réalisé que nous regardons évoluer le monde par le mauvais côté de la lorgnette. Nous sommes attentifs à ce qui ne marche pas, nous regardons ce qui ne va pas en nous lamentant et en disant que Dieu nous abandonne. Nous disons même, sans  aucun moyen de comparaison, que les choses aggravent,  alors que le devoir de vigilance que Dieu nous a donné nous demande de voir les choses autrement.

Que nos yeux regardent d’abord les gens qui s’aiment, qui s’entraident au lieu de regarder ceux qui exploitent et humilient, voyons les associations qui se mobilisent au profit des autres et non ceux qui les humilient, découvrons chaque jour ce qui se fait de beau et de généreux et le monde changera de visage.  L’instrument principal qui nous est demandé d’utiliser pour  gérer notre vigilance avec optimisme, c’est la prière. C’est la dernière demande de Jésus. Par la prière nous restons en contact permanent  avec Dieu qui est dans le futur en devenir et qui  a prévu que les choses devaient évoluer dans le sens du mieux être des humains. La prière nous fait toujours prendre un pas d’avance sur nos contemporains, puisqu’elle nous met déjà en contact avec ce monde meilleur que Dieu a créé pour que par nos actions nous entraînions tous les hommes  du monde à nous y suivre.

«  N’aie donc pas peur petit troupeau puisqu’il a plu à notre Père de nous donner le Royaume. »

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