jeudi 2 mai 2013

Actes 2:1-13



Pentecôte : Actes 2 :1-13 dimanche 19 mai 2013




1 Lorsque arriva le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble en un même lieu. 2 Tout à coup, il vint du ciel un bruit comme celui d'un violent coup de vent, qui remplit toute la maison où ils étaient assis. 3 Des langues leur apparurent, qui semblaient de feu et qui se séparaient les unes des autres ; il s'en posa sur chacun d'eux. 4 Ils furent tous remplis d'Esprit saint et se mirent à parler en d'autres langues, selon ce que l'Esprit leur donnait d'énoncer. 

5 Or des Juifs pieux de toutes les nations qui sont sous le ciel habitaient Jérusalem. 6 Au bruit qui se produisit, la multitude accourut et fut bouleversée, parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue. 7 Etonnés, stupéfaits, ils disaient : Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ? 8 Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans sa langue maternelle ? 9 Parthes, Mèdes, Elamites, habitants de Mésopotamie, de Judée, de Cappadoce, du Pont, d'Asie, 10 de Phrygie, de Pamphylie, d'Egypte, de Libye cyrénaïque, citoyens romains, 11 Juifs et prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons dire dans notre langue les œuvres grandioses de Dieu ! 12 Tous étaient stupéfaits et perplexes ; ils se disaient les uns aux autres : Qu'est-ce que cela veut dire ? 13 Mais d'autres se moquaient en disant : Ils sont pleins de vin doux !




Le temps passe, l’habitude s’installe, nos vies sont rythmées par le changement des saisons et chaque changement est marqué par une célébration chrétienne. Sans doute en avons-nous oublié l’origine, on ne sait même plus très bien ce que signifient ces célébrations, mais  toutes sont marquées par une sorte de miracle qui nous ouvre à la vie. A Noël, l’hiver est célébré par la naissance d’un enfant qui annonce le renouveau de la vie.  A Pâques le printemps marque sa venue par les promesses  de la résurrection et d’une vie nouvelle. A Pentecôte, c’est le feu qui descend du ciel,  pour donner un sursaut de vie à l’annonce de l’été. Même si à l’automne les chrétiens se divisent sur le sens à donner à la fête, c’est encore la vie qui est célébrée. Pour les uns c’est la communion entre tous les saints à La Toussaint, pour les autres c’est la redécouverte  de la gratuité du salut offert à tous  dans les promesses de l’Évangile lors de  la fête de la Réformation. Partout la vie est à l’honneur pour remplir le cœur des humains d’espérances toujours nouvelles. Mais avec le temps on s’en fatigue et on oublie toutes les promesses de vies que ces moments contiennent



Les croyants, au fil des ans cherchent de la nouveauté dans les messages qu’ils reçoivent, et reprochent aux prédicateurs de ne plus savoir leur redonner d’espoir. Mais comment faire preuve d’originalité quand depuis les grands moments de la Réforme rien ne se passe vraiment ou tout au moins rien ne semble nouveau  dans la formulation  de la foi. Faute de demander à Dieu de faire preuve de nouveauté  on accuse les églises de manquer d’originalité.



Pourtant à Pentecôte c’est bien la nouveauté que l’on célèbre, mais veut-on vraiment de cette nouveauté qui est annoncée avec éclat? On nous invite à changer notre mode de relation avec Dieu, mais le voulons-nous vraiment ?



A Pentecôte, c’est la première fois dans l’histoire que les hommes comprennent que Dieu veut changer son mode de relation avec eux. Ce n’était pourtant  pas nouveau. Depuis que les hommes ont entrepris de fixer par écrit  leur histoire avec Dieu dans la Bible, cette  volonté de Dieu avait été rendue manifeste, mais elle avait été  occultée par les hommes eux-mêmes.



Le projet de Dieu consiste à opérer un transfert de responsabilité dans leur relation avec le monde. Dieu en  se retirant du monde laisse aux hommes  le soin d’organiser son évolution en ayant pour seul guide son seul esprit pour orienter leurs entreprises. Encore faut-ils qu’ils acceptent de jouer le jeu.



De mémoire d’homme tout a commencé quand un peuple opprimé par un autre a décidé de ne plus se laisser faire.  L’idée qu’ils avaient droit à la liberté ne  leur venait  sans doute pas d’eux-mêmes, cela leur venait certainement d’ailleurs ! Était-ce la première manifestation de l’esprit de Dieu dans la société des hommes ? Sans doute !



Pour y arriver, il fallait qu’ils le veuillent et qu’ils prennent leur destin en main. Les bases d’une nouvelle relation à Dieu étaient jetées.  La réussite de leur entreprise était liée à leur action et non pas à l’attente d’un éventuel miracle que Dieu voudrait  bien leur accorder.  Même si les choses n’ont pas toujours été présentées  ainsi, elles se sont réalisées parce que  ce peuple s’est levé, s’est mis en marche et à entrepris de collaborer à sa propre libération. C’est l’histoire de la sortie des Hébreux hors Égypte sous la conduite de Moïse. La Bible nous raconte leurs échecs successifs.  Mais l’endurance, la persuasion, l’action de l’esprit de Dieu qui ne cessa de souffler sur eux eurent raison de leurs oppresseurs.



L’histoire était lancée, l’idée faisait son chemin et la collaboration de Dieu était assurée pour ceux qui acceptaient de prendre leur destin en main. Mais si la machine était mise en route, le moteur avait des ratées. La Bible contient quantité de ces récits où l’enthousiasme et l’espérance des uns étaient contrecarrés par la violence et la méchanceté des autres, car c’était sans compter sur le mal qui s’installe dans le cœur des hommes et fait capoter les meilleurs projets.



On aurait cru qu’avec le passage éclair de Jésus sur terre ( 3 ans à peine) et sa mort épouvantable, l’esprit d’entreprise que Dieu avait mis au cœur des hommes dès l’origine était définitivement anéanti. Détrompez-vous, c’est juste le contraire qui se produisit et c’est là le miracle de Pentecôte. Le moteur de l’espérance se remit en marche, car Dieu inspira à cette occasion le secret du bon carburant pour relancer la machine. Il fut découvert dans l’Evangile de Jésus, c’est l’esprit de fraternité, autrement dit l’amour entre les hommes dont  la présence constante dans l’enseignement de Jésus avait attiré sur lui la haine puis entraîné sa mort.




« Aime ton prochain comme toi-même » ! Ce n’était pas nouveau, avant d’en faire la règle de son Evangile, Jésus l’avait trouvé dans les textes même de la Loi de Moïse. C’est dire que ce message était contenu dans l’Ecriture depuis son origine. Curieusement à Pentecôte l’esprit venu d’en haut a réveillé dans le cœur des hommes apeurés le désir d’entreprendre avec pour première règle celle de l’amour, du respect du prochain, du partage et de la fraternité. Remplie de ce précieux carburant indispensable, l’Eglise  pouvait entrer  dans un long projet de vie inspirée par son Seigneur que l’Esprit Saint maintenait vivant parmi ses disciples. Ils étaient bien décidés à changer le monde par l’amour qui désormais les habitait. Curieusement cela ne leur prit que 3 siècles.



Ce ne fut pas si facile. L’esprit du monde ne laissa pas les choses se faire, et c’est toujours lui qui vient se mettre en travers des meilleurs projets que le Seigneur nous inspire. L’Esprit du monde, c’est celui qui consiste à croire que la raison du plus fort est toujours la meilleure. Il vient contrecarrer les projets  que Dieu inspire aux hommes. Suivant les temps et les moments, suivant la paresse des croyants à se tourner vers Dieu dans la prière, suivant la lassitude du moment, les choses avancent d’une manière chaotique.



Si telle est désormais la clé de l’avenir,  qui consiste à agir sous l’inspiration de l’esprit de Jésus, nous ne pouvons y participer que si nous mettons  joyeusement à la disposition de la collectivité tous les dons que nous avons reçus et que Dieu a mis à notre disposition pour que nous collaborions au mieux-être de tous. Nos dons sont de différentes natures car le monde est fait d’individus différents appelés à se compléter sans qu’aucun d’entre eux ne se croie investi du pouvoir de dominer les autres à cause des dons qui reposent en lui. Dieu fait confiance à notre liberté pour que nous sachions au mieux les faire valoir pour que la collectivité où nous agissons se développe avec harmonie.



Certes les rumeurs que l’actualité fait monter vers nous étouffent l’enthousiasme qui émane des récits de Pentecôte. Mais si ces rumeurs portent atteinte à notre moral,  elles n’étouffent pas la voix de Dieu qui nous exhorte à mettre encore plus d’audace, plus d’amour, plus de partage au service de tous ces prochains qui aujourd’hui semblent privés d’espérance. Mais l’espérance demeure dans notre ligne de mire. Dieu en fait la marque de notre avenir,  il nous rappelle qu’il a mis en nous cet esprit d’entreprise dont le monde a besoin qui nous stimule pour que nous en usions.




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