lundi 10 mai 2010

Pentecôte Romains 8:8-16 dimanche 23 mai 2010



Romains 8/8

8 Ceux qui sont sous l'empire de la chair ne peuvent plaire à Dieu. 9 Quant à vous, vous n'êtes pas sous l'empire de la chair, mais sous celui de l'Esprit, s'il est vrai que l'Esprit de Dieu habite en vous. Et si quelqu'un n'a pas l'Esprit du Christ, il ne lui appartient pas. 10 Or si le Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais l'Esprit est vie à cause de la justice. 11 Et si l'Esprit de celui qui a réveillé Jésus d'entre les morts habite en vous, celui qui a réveillé le Christ d'entre les morts fera aussi vivre vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. 12 Ainsi donc, mes frères, nous sommes bien débiteurs, mais non pas envers la chair — pas pour vivre selon la chair. 13 En effet, si vous vivez selon la chair, vous allez mourir ; mais si par l'Esprit vous faites mourir les agissements du corps, vous vivrez. 14 Car tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu. 15 En effet, vous n'avez pas reçu un esprit d'esclavage, qui ramène à la crainte, mais vous avez reçu un Esprit d'adoption filiale, par lequel nous crions : Abba ! — Père ! 16 L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. 17 Or si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers du Christ, s'il est vrai que nous souffrons avec lui pour être aussi glorifiés avec lui.

Un des buts essentiels et toujours inassouvi de notre vie, est la recherche du bonheur ! Cette recherche est tellement intense qu’elle finit souvent par confondre le plus bref moment de plaisir avec le sentiment de bonheur. La moindre décharge d’adrénaline ou la moindre émotion passagère se trouve chargée de la même intensité que celle que suggère l’idée même du bonheur. Il suffit en effet d’un coup de pied bien ajusté sur un ballon qui entre dans les buts sans que personne ne puisse l’arrêter pour que le journaliste qui rapporte l’événement qualifie de bonheur le résultat de ce coup de pied bien ajusté. Si c’est un match de coupe du monde il parlera même de vrai bonheur ou d’un bonheur total.

Faute de réaliser la plénitude du bonheur, nous nous contentons la plupart du temps d’émotions furtives que nous nous efforçons de faire durer le plus longtemps possible pour en garder la saveur, tel le résultat d’un match gagné en coupe du monde, mais nous savons bien que cela n’est pas le bonheur. Le bonheur est un état qui s’installe durablement dans notre vie et qui nous fait dire que la vie vaut la peine d’être vécue.

Nous cherchons évidemment à réaliser ce sentiment dans notre vie personnelle par tous les moyens . Nous serions pleinement satisfaits si nous pouvions avoir une vie professionnelle épanouie avec une épouse ou un compagnon que l’on aime, entouré d’enfants beaux et intelligents dont les réussites scolaires et sportives nous feraient honneur. Ne serait-ce pas là la clé du bonheur ?

Beaucoup s’en contentent et ne vont pas chercher plus loin pour considérer qu’ils baignent dans un bonheur parfait, mais une telle approche est bien réductrice. Elle ne prend en compte que la réussite matérielle, si bien qu’une telle existence finit par apparaître comme repliée sur elle-même pour celui qui en veut davantage. Elle ne dépasse pas la monotonie du quotidien qui à force de se répéter de jour en jour finirait par engendrer la lassitude. Tout cela nous amène à constater qu’il manque vraiment quelque chose dans notre existence et qu’il nous faut chercher plus loin pour trouver la clé du bonheur !


Il est pourtant bien clair que la notion de bonheur est liée à la notion de réussite, elle implique des succès personnels, elle réclame au moins l’aboutissement de quelques désirs, car faute d’un minimum de désirs réalisés, nous nous considérerions comme des frustrés pour qui la porte du bonheur serait fermée. Mais nous savons aussi que faute de vrai bonheur, il nous arrive d’être visités par des émotions passagères qui envahissent notre esprit et le bousculent. Il suffit pour cela que la lecture d’un livre nous séduise et nous entraîne sur des pistes jusque là ignorées de nous, un film aussi peut provoquer en nous des impressions qui nous ravissent, et je ne parle pas de musique ni de paysages bouleversants ! Il ne nous faut pas oublier les couchers de soleil qui nous plongent parfois dans des ravissements indescriptibles ! Il faudrait un jour faire le bilan du rôle joué dans l’esprit des humains et surtout des artistes par les couchers de soleil.
Cela nous rappelle qu’au-delà de la réussite professionnelle, sociale ou sportive, qu’au-delà des succès matériels, il y a des satisfactions dans notre vie qui s’emparent de notre esprit et qui nous poussent à réaliser que les réalités de l’esprit ont un rôle important à jouer dans notre recherche du bonheur. C’est sur ce point de notre réflexion que Paul vient nous rejoindre ici. « L’esprit rend lui-même témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu ». Avec une telle affirmation nous faisons un pas de plus dans notre recherche. D’un simple trait de plume, Paul écarte toutes les réussites matérielles qu’il classe un peu vite parmi les réalités charnelles pour se concentrer sur les réalités spirituelles qui seraient les clés par lesquelles pourraient s’ouvrir les portes du bonheur. Ces portes de l’esprit sont celles que Dieu ouvre pour venir vers nous, car lui seul peut apporter la plénitude à notre esprit. C’est lui qui crée en nous ces émotions durables qui nous dépassent. Ce n’est pas nous qui les acquérons par nos propres moyens. Ainsi, c’est Dieu lui-même, qui le jour de la Pentecôte a bousculé les disciples de Jésus, inquiets pour leur vie et terrorisés par les conséquences pour eux des événements récents. Ils ne savaient plus que faire ni quelle orientation donner à leur vie jusqu’à ce qu’ils comprennent ce jour là que l’important se trouvait dans la nouvelle dimension que la résurrection avait apportée à leur vie. C’est par une intervention de Dieu, au niveau de leur esprit que leur vie s’est alors chargée d’espérance. Ils réalisèrent alors que maintenant que tout allait bien dans leur tête, tout allait bien dans leur vie.

La tête, bien évidemment est le siège de l’esprit. C’est lui qui commande tous les mouvements de notre corps. C’est lui qui suscite les sentiments de notre cœur, c’est lui qui provoque en nous les désirs, c’est lui qui ordonne à nos membres de réaliser ce que nous désirons faire, c’est lui qui maintient le contact avec Dieu et qui permet à Dieu d’avoir une emprise sur nous. Quand notre esprit se met en harmonie avec celui de Dieu, notre vie se transforme et le bonheur peut s’installer durablement en nous. L’espérance peut alors s’emparer de toute notre existence. Nous ne pouvons vraiment être heureux que si l’harmonie s’installe entre les désirs qui naissent dans notre esprit et la réalisation de ceux-ci dans notre existence. Or pour que cela se produise, il faut que Dieu lui-même vienne animer nos pensées, car lui seul sait ce qui est bon pour nous .

Avons nous vraiment réalisé que Dieu est esprit, et qu’il ne peut agir en nous que par son esprit? Si quelque chose doit se passer entre lui et nous, c’est par l’esprit que cela se passera et c’est sur notre esprit qu’il exercera son influence. La nouveauté apportée par Jésus dans le monde des humains a consisté à leur révéler que toute relation avec Dieu était d’abord et avant tout une relation spirituelle, c’est dire que notre relation à Dieu commence toujours par la découverte selon laquelle l’esprit de Dieu est en train d’agir en nous.

La place prise par l’esprit est considérable dans les évangiles, car c’est par lui qu’il nous est dit que Dieu agit en nous. Encore faut-il que nous nous rendions disponibles. Au cours des siècles les hommes ont cherché à s’approprier les chemins du ciel. Ils ont cherché par les sacrifices et les actions charitables à se concilier les faveurs de Dieu ! Ne le font-ils pas encore ? Ils ont cherché par leurs longues prières, par leur ascèse, par leurs jeûnes et leurs privations à pénétrer dans les lieux où Dieu pouvait habiter. A Pentecôte, c’est le ciel lui-même qui a été ébranlé et c’est Dieu lui-même qui est venu vers les hommes. C’est lui qui a pénétré leur demeure. Il a pénétré en eux par le feu de son esprit et les hommes ont été transformés de l’intérieur. Ainsi, ont-ils découverts que le chemin du ciel était celui par lequel Dieu venait vers les hommes et que la clé du bonheur était celle qui permettait à chaque individu d’ouvrir son esprit pour que Dieu y pénètre et se saisisse de sa vie.

C’est seulement quand nous avons compris cela et que nous avons entrepris de le réaliser, que le bonheur peut s’installer en nous d’une manière durable.La nouveauté de Pentecôte, c’est donc de considérer que le bonheur durable est à notre portée si nous laissons Dieu prendre en main notre vie et la diriger.


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