mercredi 5 août 2009

Notre confession de foi Josué 24:1-18 dimanche 23 août 2009





Josué Chapitre 24



Alliance solennelle à Sichem


1 Josué rassembla toutes les tribus d'Israël à Sichem ; il convoqua les anciens d'Israël, ses chefs, ses juges et ses secrétaires ; ils se tinrent debout devant Dieu. 2 Josué dit à tout le peuple : Ainsi parle le SEIGNEUR, le Dieu d'Israël : Vos pères, Térah, père d'Abraham et père de Nahor, habitaient autrefois de l'autre côté du Fleuve et ils servaient d'autres dieux. 3 J'ai pris Abraham, votre père, de l'autre côté du Fleuve et je lui ai fait parcourir tout Canaan ; j'ai multiplié sa descendance et je lui ai donné Isaac. 4 J'ai donné à Isaac Jacob et Esaü. J'ai donné en possession à Esaü la région montagneuse de Séir, mais Jacob et ses fils sont descendus en Egypte. 5 J'ai envoyé Moïse et Aaron, et j'ai frappé l'Egypte par les fléaux que j'ai produits en son sein ; puis je vous en ai fait sortir. 6 J'ai fait sortir vos pères de l'Egypte, et vous êtes arrivés à la mer. Les Egyptiens ont poursuivi vos pères à la mer des Joncs, avec des chars et leurs attelages. 7 Quand ils ont crié vers le SEIGNEUR, il a mis des ténèbres entre vous et les Egyptiens ; il a ramené sur eux la mer, et elle les a recouverts. Vos yeux ont vu ce que j'ai fait contre l'Egypte. Et vous avez habité longtemps dans le désert. 8 Je vous ai conduits au pays des Amorites qui habitaient en Transjordanie, et ils vous ont fait la guerre. Je vous les ai livrés, vous avez pris possession de leur pays et je les ai détruits devant vous. 9 Balaq, fils de Tsippor, roi de Moab, a fait la guerre à Israël. Il a fait appeler Balaam, fils de Béor, pour vous maudire. 10 Mais je n'ai pas voulu écouter Balaam ; c'est une bénédiction qu'il a prononcée sur vous, et je vous ai délivrés de sa main. 11 Vous avez passé le Jourdain et vous êtes arrivés à Jéricho. Les maîtres de Jéricho vous ont fait la guerre — les Amorites, les Perizzites, les Cananéens, les Hittites, les Guirgashites, les Hivvites et les Jébusites. Je vous les ai livrés 12 et j'ai envoyé en avant de vous les frelons, qui les ont chassés devant vous (ces deux rois des Amorites) . Ce n'était ni par ton épée, ni par ton arc. 13 Je vous ai donné un pays pour lequel vous ne vous étiez pas fatigués, des villes que vous habitez sans les avoir bâties, des vignes et des oliviers dont vous vous nourrissez sans les avoir plantés.


14 Maintenant, craignez le SEIGNEUR et servez-le avec intégrité et loyauté. Supprimez les dieux qu'ont servis vos pères, de l'autre côté du Fleuve et en Egypte, et servez le SEIGNEUR (YHWH) . 15 Mais s'il ne vous plaît pas de servir le SEIGNEUR (YHWH), choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir : ou les dieux que vos pères servaient de l'autre côté du Fleuve, ou les dieux des Amorites dont vous habitez le pays. Moi et ma maison, nous servirons le SEIGNEUR (YHWH) !



16 Le peuple répondit : Jamais nous n'abandonnerions le SEIGNEUR (YHWH) pour servir d'autres dieux ! 17 Car le SEIGNEUR (YHWH) est notre Dieu ; c'est lui qui nous a fait monter de l'Egypte, de la maison des esclaves, nous et nos pères ; c'est lui qui a produit sous nos yeux ces grands signes et qui nous a gardés tout au long de la route que nous avons suivie et face à tous les peuples parmi lesquels nous sommes passés. 18 C'est le SEIGNEUR (YHWH) qui a chassé devant nous tous les peuples, les Amorites qui habitaient ce pays. Nous aussi, nous servirons le SEIGNEUR (YHWH), car c'est lui qui est notre Dieu.






Il est utile et même parfois nécessaire de faire le point sur le contenu de notre foi et de repenser à ce que signifie notre relation à Dieu. Si on n’y prend garde c’est l’habitude qui risque de prendre le dessus et de vider notre foi de tout son contenu. On prie, on va à l’Eglise, on affirme même des vérités sur Dieu, mais, tout cela risque de devenir de la routine, voire même du confort intellectuel vide de sens. On se coule alors dans le moule de l’apathie qui nous conforte dans une vie spirituelle que rien ne semble devoir remettre en cause.

C’est alors que la vie se charge de bousculer nos habitudes. Un incident banal peut remettre beaucoup de choses en question. Il suffit qu’un de nos proches, fort en arguments, affiche des convictions qui heurtent les nôtres pour que nous mettions en cause nos certitudes. Il peut arriver qu’un événement imprévu ravisse à notre affection quelqu’un qui nous est cher et que notre esprit ne supporte pas le choc pour qu’il se mette à échafauder des théories hostiles à Dieu qu’on n’aurait pas imaginées jusqu’alors. Nous voilà alors, mal à l’aise face à un Dieu qui nous devient étranger et dont l’existence cesse peut être de donner du sens à la nôtre.

La tradition d’Israël connaissait ce danger qui risquait de mettre en cause la foi de ceux qui se croyaient solides dans l’épreuve. C’est pour cela qu’elle avait instauré des fêtes de renouvellement de l’Alliance ou de pèlerinage pour permettre au peuple entier de faire le point sur sa foi et de se conforter dans ses convictions.

C’est sans doute dans une telle fête que le texte que nous avons lu trouve son origine. Nous en évoquerons les détails plus tard, mais déjà nous constaterons que le culte dominical, tel qu’il est célébré habituellement dans notre tradition réformée, nous donne tous les éléments suffisants pour maintenir notre foi en éveil et nous faire réagir quand certains de ses éléments sont mis en cause.


Tous les éléments de notre foi sont évoqués au cours du culte. Ainsi, l’invocation qui ouvre notre célébration rappelle que le Dieu que nous révèle Jésus Christ est un Dieu qui rend les hommes libres. Le rappel de la Loi ou l’évocation de la volonté de Dieu sous une forme ou une autre nous place devant nos responsabilités de la vie quotidienne en nous redit que nous ne pouvons pas vivre chaque jour sans être en accord avec Dieu. C’est sa présence qui doit éclairer et motiver nos actions. La prière qui suit nous replace face à Dieu et nous permet de faire intérieurement le point sur nos actions de la semaine écoulée. Evidemment nous en mesurons les faiblesses, c’est pourquoi il est nécessaire qu’une fois encore nous entendions les promesses de Dieu qui annonce son pardon et qui effacent le souvenir de toutes les défaillances que nous avons pu avoir et que nous regrettons. Nous nous sentons alors en union d’amour avec lui.

Ayant ainsi refait l’inventaire de tous les éléments de notre foi, nous pouvons écouter la lecture de la Parole de Dieu et l’interprétation qui en est faite pour nous permettre d’actualiser notre foi. C’est alors le moment de formuler une fois encore les éléments qui caractérisent notre relation à Dieu. C’est cet élément qui figure dans notre culte sous le terme de confession de foi. Nous nous y associons par la pensée et nous ne nous privons pas de formuler en nous-mêmes les réserves que nous pourrions faire quitte à en reparler plus tard avec qui de droit. C’est ainsi que nous gardons en nous une foi vivante qui résiste à l’usure du temps, parce qu’elle est régulièrement révisée par notre esprit critique.

L’habitude de fréquenter le culte fait que souvent nous oublions que chacun des éléments de la liturgie est une proposition qui nous est faite et qu’elle appelle une réaction de notre part. L’expression « amen » qui termine chaque élément du culte est une invitation à donner notre approbation intérieure à ce qui vient d’être dit. Il n’est pas opportun, bien évidemment, d’interrompre le déroulement de la célébration pour exprimer notre désaccord, le cas échéant. Mais il est bon après coup, de pouvoir en parler car c’est ainsi que nous progresserons dans la foi.

Si nous voulons que notre foi demeure vivante, il est important que nous prenions conscience périodiquement des éléments qui la composent et que nous prenions actes de l’évolution de notre pensée, qui peut différer par moments des opinions que nous croyions fermement établies. Celui ou celle qui préside le culte formule des propositions et il appartient à chacun des participants de se situer dans la foi par rapport à ce qui est dit. Il est clair que nous sommes nous-mêmes les arbitres et les ministres de ce que nous croyons, car nul ne peut avoir raison contre ce que nous pensons. Chaque fois, alors que nous participons au culte nous devons en sortir fortifiés et notre foi solidifiée, non pas tellement par ce qui a été dit que parce que nous avons pensé par rapport à ce qui a été dit.

Nous pouvons maintenant rejoindre le cours normal du texte que nous avons écarté quelques instants pour envisager comment au cours des semaines nous pouvons progresser dans la foi. Nous avons découvert qu’il nous est offert chaque dimanche de faire le bilan sur ce que nous croyons. Cette situation se produisait aussi dans l’Israël antique mais elle n’était offerte que pour les grandes fêtes.

Ces fêtes étaient soigneusement préparées, les textes qui étaient proclamés étaient judicieusement rédigés. Ils étaient ensuite lus à haute voix et la lecture en était ponctuée de grands coups de cymbales sonores et accompagnée par les sonneries du schofar. Le but de l’opération n’était pas tellement de permettre à chaque individu de préciser les éléments de sa propre foi mais de permettre à la communauté entière de retrouver le chemin de la fidélité qui la liait à son Dieu depuis Abraham et des ancêtres fondateurs. Malgré les erreurs commises à chaque génération, on espérait que Dieu consentirait à ce que l’on renouvelle solennellement l’ Alliance passée avec lui. Par la même occasion on considérait qu’il renouvelait son pardon et permettait le retour en grâce de tout le peuple devant lui.

Le texte du Livre de Josué qui est proposé à notre méditation aujourd’hui porte les traces de cette tradition du renouvellement de l’Alliance. Ecrit à une époque beaucoup plus récente que l’événement qu’il évoque, il restitue les éléments fondateurs de la foi d’Israël. Il les énumère chronologiquement en commençant par Abraham et tous les ancêtres mais il oublie intentionnellement de mentionner les moments d’infidélité.

Cette évocation a en effet pour but de faire grandir la foi collective de ce peuple et non de la rabaisser. De cette évocation il ressort que Dieu est un Dieu qui sauve son peuple et qui oublie ses moments de faiblesse et de reniement.

Au cours de la célébration évoquée ici, on ménageait un moment où le peuple pouvait à nouveau s’engager et redire son attachement à Die . Il confessait sa foi en affirmant que son Dieu n’était pas comme les dieux païens. Le Dieu d’Israël est fidèle à son peuple, il le suit dans tous les territoires où il se trouve, et le peuple qui accepte de lui être fidèle en sort grandi. Mais la grâce qui repose sur cette fidélité a un prix, c’est le prix de sa propre fidélité à laquelle il doit s’engager.

Accepteront-ils d’en payer le prix ? Josué ici, bien entendu émet le doute qui les fait réagir. Ils joignent alors leurs voix à celle de Josué et ils répèteront de génération en génération : « Moi et ma maison nous servirons le Seigneur »

Il n’y avait alors, plus qu’à écrire dans le Livre, la résolution qui avait été prise et à dresser une pierre pour en garder le souvenir. Ainsi chaque fois que l’on célèbrera cet événement on se souviendra de tous les éléments qui le composent. Ils se souviendront qu’ils ont fait alliance avec un Dieu qui libère et ne punit pas et qu’à leur tour ils ont décidé de lui rester fidèles en agissant comme un peuple sauvé et pardonné.


Il appartient maintenant à chacun d’entre nous de reprendre à son compte les différents éléments de sa foi en se souvenant du moment de sa propre histoire où il a réalisé que Dieu était intervenu dans sa vie. Depuis la venue de Jésus notre relation à Dieu est devenue
une affaire personnelle. Nous sommes seuls à connaître les événements par lesquels Dieu s’est manifesté à nous dans notre vie, et nous seuls pouvons en faire état devant lui. C’est pourquoi nous devons périodiquement, en faisant l’historique de tous les éléments de notre foi redire à nouveau : « Moi et ma maison nous servirons l’Eternel »


Les images qui illustrent ce sermon sont tirés d'un tableau de Max Leehnardt. Elles évoquent un "culte au désert" Cet épisode de l'histoire du protestantisme français, est commémoré chaque année lors du rassemblement protestant le premier dimanche de septembre au Mas Soubeyran

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