dimanche 18 janvier 2009

C'est l'Amour qui permet de percevoir la Voix de Dieu : Deutéronome 18/21 Dimanche 1 février 2009

C’est Dieu qui met en nous assez d’amour pour ue nous puissions entendre sa Voix.

(Libres propos à Partir de Deutéronome 18/21 )

« Comment reconnaîtrons-nous la Parole que l’Eternel n’aura pas dite ? »


18.15
L'Éternel, ton Dieu, te suscitera du milieu de toi, d'entre tes frères, un prophète comme moi: vous l'écouterez!
18.16
Il répondra ainsi à la demande que tu fis à l'Éternel, ton Dieu, à Horeb, le jour de l'assemblée, quand tu disais: Que je n'entende plus la voix de l'Éternel, mon Dieu, et que je ne voie plus ce grand feu, afin de ne pas mourir.
18.17
L'Éternel me dit: Ce qu'il ont dit est bien.
18.18
Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai.
18.19
Et si quelqu'un n'écoute pas mes paroles qu'il dira en mon nom, c'est moi qui lui en demanderai compte.
18.20
Mais le prophète qui aura l'audace de dire en mon nom une parole que je ne lui aurai point commandé de dire, ou qui parlera au nom d'autres dieux, ce prophète-là sera puni de mort.
18.21
Peut-être diras-tu dans ton cœur : Comment connaîtrons-nous la parole que l'Éternel n'aura point dite?
18.22
Quand ce que dira le prophète n'aura pas lieu et n'arrivera pas, ce sera une parole que l'Éternel n'aura point dite. C'est par audace que le prophète l'aura dite: n'aie pas peur de lui.



De tout temps, les hommes ont cherché dans les étoiles les mystères qui régulent le cours de l’histoire. Ils ont cherché à arracher au Tout Puissant les secrets qu’il n’avait pas daignés donner à l’humanité. Malgré ses prodigieuses prouesses scientifiques, l’humanité n’est toujours pas arrivée à percer les énigmes qui concernent les origines du monde. On se contente, dans le meilleur des cas, de répéter que si l’univers fonctionne comme une horloge bien réglée il faut qu’il ait été conçu par un horloger prodigieux.

Mais cette horloge marche-t-elle si bien ? Si les grandes catastrophes qui agitent parfois notre terre sont quantité négligeable à l ‘échelle de l’univers, il en va bien autrement quand on concentre son attention à une échelle plus réduite qui est celle où l’être humain se meut. A ce niveau là, il semble que ça fonctionne moins bien.

L’observateur extérieur n’aura pas de mal à constater des dysfonctionnements dont la plupart sont à imputer à l’homme. Pourtant, apparemment, il est un être bien fragile. Cependant, il se comporte avec une étrange liberté et refuse de se soumettre à toute règle pré établie. De ce fait, Il nargue sans doute inconsciemment, l’Auteur de Toute chose en exerçant à ses dépens sa brillante intelligence. Il n’est pas contestataire par essence, mais il est doté d’un esprit curieux qui cherche à tout prix à savoir comment ça marche, dut-il pour cela mettre en doute l’existence d’un Créateur.

La Bible, qui est le livre de Sagesse par excellence affirme que le Créateur a voulu que les choses soient ainsi. Mais elle affirme aussi qu’il veut que cet être pensant que nous sommes participe à sa création. Pour cela l’homme doit en découvrir les règles et s’y soumette car rien ne peut se faire sans harmonie. C’est alors que Dieu décide de lui parler. Les Ecritures précisent à ce sujet que Dieu parle et que sa Parole a un pouvoir créateur.

Dieu nous est alors présenté comme celui, qui par le seul son de sa voix, permet au chaos primitif de s’organiser pour que la vie apparaisse et que la terre devienne habitable pour l’homme. Mais tout ne marche pas si bien ! Même s’il lui arrive de percevoir le son de cette voix, l’homme reste un insoumis. Malgré tout, la voix de
Dieu a atteint quelques individus qui se sont levés et qui se lèvent encore. A l’écoute de cette voix ils se sont engagés dans une aventure qui les a entraînés et qui les entraîne encore loin de leurs origines.

Tout cela ne prend vraiment de sens qu’à ce moment précis où l’histoire des hommes se confond avec la légende. C’est l’aventure, bien anodine de la naissance d’un enfant qui fut menacé de mort dès sa venue au monde. Pour que la vie triomphe de son destin de mort, la Voix de Dieu mobilisa autour de lui tous ceux qui pouvaient le faire vivre. Et cette fois, la vie triompha de la mort et l’enfant vécu.

Arrivé en âge de comprendre c’est encore cette Voix qui le conduisit sur ce même chemin que les grands initiés, les prophètes, et les inspirés avaient suivi avant lui. Mais lui seul se sentit invité à défier la mort. Et il défia la mort. Lui seul avait compris que Celui qui parle aux hommes peut leur transmettre aussi le secret de la vie, la vie qui dépasse la mort. C’est alors que tout a commencé pour l’humanité parce que tout avait enfin été dit.

Il est alors devenu évident pour ceux qui ont participé à cette aventure aux côté de Jésus que la Parole qui était à l’origine de tout et qui l’avait accompagné jusqu’à cet instant était porteuse de vie. Tout acte créateur provoqué par elle était revêtu d’ une puissance de vie. C’est au terme de cette histoire que se trouve la réponse à la question du Deutéronome : « comment reconnaître la Parole que Dieu dit ? » ou plutôt, « comment reconnaître la Parole que Dieu n’a pas dite ? » La réponse se trouve dans la constatation qu’il y a un lien étroit entre la Parole de Dieu et la Vie.

Il y a tant d’hommes qui prétendent parler au nom de Dieu ! Pourtant, il n’est pas évident que Dieu se reconnaîtra dans leurs propos car la vie ne prend pas toujours priorité dans les paroles que l’on prête à Dieu. Pour ce qui concerne Jésus cela se vérifie aisément. Dès que Jésus parle, les plus démunis se mettent à espérer : « Heureux les pauvres, disait-il, heureux ceux qui pleurent… » et l’espérance renaissait, et leur existence reprenait vie. Les malades guérissaient, les morts même ressuscitaient, le pain était partagé et le vin répandait la joie de l’éternité pour ceux qui avaient commencé à espérer.

Il est tout à fait consternant de constater qu’au cours des siècles, les Pères de l’Eglises eux-mêmes, les puissants, les Théologiens et les Réformateurs ont prétendu parler au nom de Dieu alors que leurs décisions et leurs propos étaient porteurs de divisions et de mort. (1) Combien d’hommes et de femmes n’ont-ils pas péris parce que leurs vérités sur Dieu n’étaient pas les mêmes que celles de ceux qui étaient en place ? Ce fut à notre grande honte le cas des Cathares, des infidèles contre qui se mobilisèrent les croisades de la Chrétienté, des Réformés, de Michel Servet et de tant d’autres…. Quand la parole provoque la mort elle n’est pas Parole de Dieu, mais ce n’est pas si simple de la reconnaître.

En fait, toute l’Ecriture rend témoignage à cette vérité. C’est ainsi qu’Abraham crut entendre que Dieu s’intéressait à son problème de paternité. Il entendit que la Voix lui disait « pars et fais confiance ». Il partit et ne fit pas toujours confiance, mais malgré tout, bien longtemps après, la vie prit naissance dans le ventre de Sarah, nous connaissons la suite. Moïse quant à lui, ne promit-il pas une vie féconde à un peuple d’esclaves s’ils écoutaient la Voix de Dieu. Ils écoutèrent cette voix qui leur disait «choisis la vie afin de vivre » Dt 30/19

Mais ce n’est ni facile de bien entendre, ni facile de bien réagir. Les choses sont trop compliquées pour obéir à des règles simples. Il se trouve que la survie des uns nécessite la mort des autres. Le grand prêtre au procès de Jésus n’avait il pas dit avec sagesse qu’il valait mieux qu’un homme meurt plutôt que tout le peuple périt. Mais cette parole de sagesse venait-elle vraiment de Dieu ? Dans cette aventure, personne ne semble avoir correctement entendu la voix de Dieu, si non, Jésus lui-même. Il a compris que la voix de Dieu l’invitait à donner sa vie, mais pas la vie des autres, et c’est alors que sa mort a changé la vie des autres.

Notre rapport avec Dieu réclame une relation personnelle avec lui. Il réclame qu’on vienne le rejoindre au fond de nous-mêmes dans un dialogue en vérité. Les choses ne sont pas toujours évidentes. Il nous faut écouter toutes les voix intérieures qui nous sollicitent et discerner quelle est celle de Dieu. Nous devons faire le tri entre nos pensées personnelles qui défendent nos intérêts et écouter la voix de la raison qui nous invite au bon sens. Le plus fréquemment c’est par la voix des autres que Dieu vient vers nous, et quand sa voix nous atteint, nous devons encore l’éprouver pour reconnaître en elle la vérité de Dieu. Bien évidemment, ce sont les critères de l’amour qui nous vient de Dieu et qui nous met au service des autres qui nous permettent d’identifier sa voix qui triomphe de nos intérêts personnels et de notre bon sens.

L’amour agit en nous comme un instrument de mesure pour nous permettre de surmonter nos égoïsmes, il nous permet aussi de dépasser ce qui est raisonnable. Quand nous y sommes arrivés, nous pouvons dialoguer avec Dieu et concevoir avec lui des projets qui n’auraient pas été forcément acceptables a priori…C’est alors que la voix de Dieu s’impose à nous comme vérité, mais il nous faudra mener un combat contre nous-mêmes pour l’accepter. Il nous faudra imiter Jésus qui passait des nuits entières dans un dialogue avec Dieu et avec lui-même pour chercher à mettre son attitude en conformité avec la voix de Dieu.

Jésus savait, mieux que personne que pour suivre la volonté de Dieu il faut passer par un renoncement à soi-même. Ce renoncement est toujours douloureux, et c’est l’amour que Dieu nous demande pour les autres qui nous permet de l’atteindre.

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Tableau utilisé par A. Einstein pour expliquer la théorie de la relativité

(1) Les grands symboles de la foi que nous récitons dans nos liturgies ont été écrits pour exclure les hérétiques et bien souvent les envoyer à la mort. Peut-on dire qu’ils sont« parole de Dieu »? Je mets cette remarque en note parce que je sais qu’elle est choquante, mais je vous la livre cependant parce qu’elle appelle à réflexion.

C'est Michel Servet qui est représenté sur l'image au milieu à gauche.





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